La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a annoncé lundi à Petite-Terre une série de mesures en matière de sécurité et de lutte contre l'immigration irrégulière à Mayotte, en proie à un mouvement de contestation depuis fin février.
Au cours d'une conférence de presse, elle a confirmé le maintien sur le territoire, jusqu'à la fin de l'année scolaire, de 60 gendarmes supplémentaires de l'escadron de gendarmes mobiles arrivé en renfort début mars. De son côté, le demi-escadron de gendarmes mobiles affecté au renfort de la gendarmerie départementale depuis 2016 est pérennisé, tandis qu'une brigade de gendarmerie nationale est créée à Koungou. Les effectifs de la réserve territoriale de la gendarmerie, forts actuellement de 60 réservistes, sont augmentés de 50%.
Seize gendarmes et 10 policiers supplémentaires d'ici le 1er août. L'arrivée de nouveaux renforts est accélérée, avec la venue de 10 policiers supplémentaires en mars et 16 gendarmes d'ici le 1er août. Ces effectifs permettront notamment d'armer la nouvelle brigade de prévention de la délinquance juvénile de la gendarmerie, a précisé Annick Girardin. Le déploiement de la police quotidienne à Mayotte se fera par l'arrivée de 20 gendarmes et 10 policiers supplémentaires. Les crédits du fonds interministériel de la prévention de la délinquance sont portés à 330.000 euros, a-t-elle dit, notamment pour faciliter le développent de la vidéo-surveillance et un partenariat dans le cadre de la zone de sécurité prioritaire en voie de création.
Les premières annonces en matière de sécurité et de lutte contre l'immigration illégale #Mayottepic.twitter.com/t8wtqJLOkf
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 12 mars 2018
Création d'un état-major de lutte contre l'immigration clandestine. En ce qui concerne la lutte contre l'immigration clandestine et ses conséquences, un état-major de la lutte contre celle-ci à terre et sur mer sera créé ce mois-ci, sous la direction d'un sous-préfet chef d'état major qui sera nommé, a souligné la ministre. Elle a aussi cité "l'envoi immédiat par la marine nationale d'un navire patrouilleur militaire qui est sur place depuis 24 heures", afin de renforcer les capacités de surveillance en haute mer jusqu'à l'arrivée de nouveaux intercepteurs l'été prochain.
Avec de nombreux maires, élus de terrain et parlementaires de #Mayotte, prêts à avancer et travailler avec l'État à co-construire un avenir durable pour le département. pic.twitter.com/w9SCNGscWk
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 12 mars 2018
Arrêter l'arrivée des kwassa kwassa sur les côtes. La capacité d'intervention maritime "est organisée de manière à ce que 24 heures sur 24 il y aura de la présence pour lutter contre l'immigration clandestine et arrêter les kwassa kwassa qui peuvent aujourd'hui aborder nos côtes", a souligné la ministre. La capacité d'appui aérien est renforcée avec une augmentation des rotations d'hélicoptères. Un groupe d'enquêtes interservices contre l'immigration irrégulière est créé et un officier de liaison affecté au ministère de l'Intérieur comorien "parce que cette lutte contre l'immigration clandestine se fait bien sûr à partir des Comores", a précisé la ministre.