Une réunion à Mayotte entre les représentants de l'État et les organisateurs du mouvement de contestation populaire qui paralyse Mayotte depuis plus de trois semaines a tourné court jeudi après trente minutes de rencontre, a indiqué l'intersyndicale.
Le collectif de citoyens et l'intersyndicale, qui mènent le mouvement de blocage des routes, ont cependant décidé qu'à partir de vendredi ils laisseraient passer "les services d'urgence, la livraison de médicaments, de produits de première nécessité, d'hydrocarbures, de gaz, et les forces de l'ordre", ont-ils indiqué.
La délégation a quitté la réunion "au bout de 30 minutes". Le préfet de Mayotte Frédéric Veau et la délégation de trois haut fonctionnaires chargés d'engager des travaux pour la sécurité et la lutte contre l'immigration clandestine, à Mayotte, ont rencontré mercredi après-midi à Tsingoni les acteurs du mouvement social, après le rejet la veille de l'accord de principe trouvé mardi avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin. "Il y avait un préalable à cette réunion. Est-ce que les personnes présentes avaient mandat pour engager des négociations et prendre des décisions, puisque la plateforme négociée avec la ministre a été rejetée par la base ?", a expliqué Saïd Hachim, de la CFDT. En l'absence de ce mandat, "la délégation a quitté la réunion au bout de trente minutes", a-t-il précisé.
Barrages maintenus. "Les barrages sont maintenus tant que les représentants du gouvernement n'ont pas mandat pour décider", a-t-il ajouté, expliquant qu'il y avait des chances que l'élection législative de dimanche soit perturbée par les barrages. Les trois haut fonctionnaires chargés d'engager le dialogue avec le préfet sont Jean-Jacques Brot, ancien préfet de Mayotte, le général Lucas Lambert, directeur de la gendarmerie de l'Outre-mer et Jean Courtial, conseiller d'État. Ils ont accompagné la ministre lors de son déplacement lundi et mardi, et sont restés sur place à son départ.