Submersion migratoire : «Faire un petit débat sémantique, ça ne protège pas la frontière» de Mayotte, dénonce Estelle Youssouffa
Estelle Youssouffa, députée LIOT de Mayotte, était l'invitée de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, elle dénonce les débats autour des termes utilisés pour désigner l'immigration illégale à Mayotte. "Un débat sémantique ne protège pas mes frontières", s'agace-t-elle, appelant d'urgence à stopper toute immigration venue des Comores.
Le flux de bateaux en provenance des Comores vers le département de Mayotte a repris de plus belle, après le passage du cyclone Chido. Alors que la situation dans l'archipel s'améliore à une allure lente, ce territoire d'Outre-mer est confronté depuis plusieurs années à une situation migratoire difficile.
Au point que le Premier ministre François Bayrou qualifie la situation de "submersion migratoire". Des propos qui ont fait polémique, notamment du côté des Socialistes. Interrogée ce jeudi matin, la députée LIOT de Mayotte, Estelle Youssouffa, s'agace de "voir Mayotte être utilisée comme un ballon de football pour faire ses joutes oratoires et d'essayer de gagner quelques semaines à Matignon", regrette-t-elle face à Sonia Mabrouk.
"Mayotte est prisonnière de sa géographie"
"On sent bien que, vu la difficulté des négociations avec les Socialistes, le Premier ministre va vers l'extrême-droite et c'est son jeu politique. Mais moi ça ne change rien à la situation à Mayotte. Parler de submersion, se faire un petit débat sémantique, ça ne protège pas ma frontière", dénonce-t-elle.
Malgré le passage du cyclone Chido fin 2024, les bateaux transportant des migrants en provenance des Comores continuent d'arriver sur l'archipel français, dénonce la parlementaire. "Mais par contre, on se permet d'aller utiliser Mayotte pour justifier sa petite cuisine et ses petites batailles dans l'hémicycle", s'agace Estelle Youssouffa, sans jamais se rendre compte de la situation sur place. "Personne n'a conscience de ce qu'il se passe à Mayotte dans sa réalité", conclut-elle, regrettant notamment que "Mayotte est prisonnière de sa géographie".