Le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella s'est opposé mercredi à la proposition d'Emmanuel Macron de mieux répartir les étrangers accueillis en France, l'accusant de vouloir "punir la ruralité" et a réclamé un référendum sur le sujet. "Je n'ai pas envie que les villages français ressemblent à la Seine-Saint-Denis ou à la Porte de la Chapelle", a dénoncé sur franceinfo celui qui est candidat pour prendre officiellement la suite de Marine Le Pen en novembre.
Selon lui, le président de la République "veut punir la ruralité parce que répartir l'immigration dans les campagnes et dans les villages français, c'est aussi en répartir les problèmes qui en découlent: les problèmes d'insécurité, les problèmes de communautarisme, les problèmes de changement de nos modes de vie". "Quel est le point commun entre un Soudanais et un habitant d'un village de la Creuse?", s'est-il interrogé.
"Référendum sur la question de l'immigration"
"Aujourd'hui les Français, dans toutes les études d'opinion, ne veulent pas d'une immigration supplémentaire, donc je lui propose d'organiser un référendum sur la question de l'immigration et de demander aux Français s'ils souhaitent intensifier les flux dans les villages et dans les campagnes françaises", a-t-il déclaré.
"J'invite le gouvernement à organiser dès le début de l'année 2023 un référendum sur la question de l'immigration avant ce projet de loi", a-t-il insisté.
"Bonne solution"
En annonçant le 15 septembre un projet de loi sur l'asile et l'immigration "dès début 2023", Emmanuel Macron a plaidé pour une meilleure répartition des étrangers accueillis, notamment dans "les espaces ruraux, qui eux sont en train de perdre de la population" et où "nous devrons fermer des classes, vraisemblablement des écoles et des collèges".
Dans ces régions, a estimé le chef de l'Etat, "les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées, avec une concentration de problèmes économiques et sociaux massifs". C'est une "bonne solution" qui doit permettre de "casser les ghettos", a estimé mardi le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) Didier Leschi.