Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé, dans un entretien à la Tribune Dimanche, qu'il se rendrait en Nouvelle-Calédonie "le moment venu", espérant trouver un "chemin d'apaisement" grâce aux mesures prévues dans sa déclaration de politique générale.
"Nous prendrons le temps, au moins une année, pour en rediscuter"
Ces deux mesures sont "le report des élections qui étaient prévues et la non-saisine du Congrès pour entériner le dégel initialement prévu du corps électoral", a-t-il rappelé.
"Nous prendrons le temps, au moins une année, pour en rediscuter et trouver un nouvel équilibre. Nous pouvons reconstruire un dialogue entre toutes les communautés", a-t-il précisé, en rappelant que la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et son homologue du Sénat Gérard Larcher effectueraient une mission de bons offices dans l'archipel. "J'irai moi-même en Nouvelle-Calédonie le moment venu parce que je pense que c'est la responsabilité d'un Premier ministre", a-t-il ajouté.
Les pires émeutes depuis 40 ans
Le projet de réforme du corps électoral, porté par Emmanuel Macron et Gérald Darmanin, a déclenché à partir de mai les pires émeutes depuis 40 ans en Nouvelle-Calédonie, faisant 13 morts dont deux gendarmes. D'énormes dégâts économiques sont aussi à déplorer. Il s'agissait d'élargir le corps électoral - gelé depuis 2007 - pour les élections provinciales aux résidents de l'archipel depuis 10 ans, au risque selon les indépendantistes de marginaliser le peuple autochtone kanak.
Ces élections provinciales, cruciales sur l'archipel, devaient se tenir d'ici au 15 décembre après avoir été une première fois reportées, en l'absence de consensus sur le corps électoral.