Alors que les candidatures à l'élection présidentielle se multiplient à gauche, Emmanuel Macron étant le dernier en date, le ministre de l'Économie et des Finances Michel Sapin s'est inquiété de cet éclatement sur Europe 1 : "Aujourd'hui, la gauche est fracturée. Il lui est déjà arrivé de se désunir dans l'histoire et à chaque fois, elle a perdu. Lorsqu'elle a su se réunir sur l’essentiel, elle a pu gagner. Il y a un devoir de rassemblement qui s'impose à tous à gauche."
Arrêter les critiques internes. Le ministre s'est adressé en particulier aux "plus critiques vis-à-vis du président de la République et de la politique du gouvernement". "Quand ceux-là verront ce que la droite propose et qu'ils vont s'intéresser plus à l'alternative qu'il faut proposer qu'à 'critiquailler' le gouvernement, alors seulement l'essentiel l'emportera", a déclaré Michel Sapin.
Un président bienveillant. Interrogé sur le portrait d'un bon président de la République fait par Manuel Valls à Berlin - défenseur de l'autorité et la sécurité, ferme, bienveillant, généreux -, Michel Sapin y voit les qualités de François Hollande, "un homme d'État, de décision". Il s'est ensuite attardé sur la notion de bienveillance. "Le président ne doit pas chercher à mener une bande de Français contre une autre bande de Français. Cette théorie des bandes, des cassures, est mortelle pour la France", a lancé Michel Sapin.
La "vieille démarche" de Macron. Le ministre et ami de François Hollande a également tenu à rappeler à l'ordre Emmanuel Macron, qui vient de présenter une candidature dissidente. "Nous avons besoin de quelqu'un qui a de l'expérience, qui a montré sa capacité à prendre des décisions lourdes". Selon lui, tout le monde n'a pas les épaules pour "engager la France dans un conflit, autoriser la mort de soldats, etc". Il a conclu sur une critique directe de l'attitude du fondateur du mouvement "En Marche !" : "Emmanuel Macron, c'est un visage neuf, une voix neuve et une vieille démarche. Il y a toujours quelqu'un qui joue la carte du renouveau. Laissons-le dans la banalité que l'histoire lui rendra."
Hollande candidat naturel. Michel Sapin a donc réitéré son envie pour l'élection présidentielle : "Je souhaite que François Hollande soit le candidat du parti socialiste. Il est face à une décision qui lui est propre. On n'est pas candidat par obligation, on est candidat par rapport à soi-même et par rapport aux Français."