Depuis le 31 juillet, une centaine de migrants a trouvé refuge dans un lycée désaffecté, situé dans le 19e arrondissement de Paris. Ce lieu va devenir un centre d'hébergement d'urgence temporaire, a annoncé sur Europe 1 Bruno Julliard, premier adjoint d'Anne Hidalgo à Paris.
"Nous n'avons pas souhaité décider d'une évacuation de ce lycée", a affirmé Bruno Julliard, rappelant que les lieux sont désaffectés et qu'aucun élève n'est attendu en septembre. "Si nous avions évacué ce lycée, cela revenait à mettre 300 personnes dans les rues de Paris", a avancé Julliard.
La bâtisse de la rue Jean-Quarré (19e arrondissement), occupée illégalement, va devenir "dans les prochaines semaines" un centre d'hébergement temporaire, "en y maintenant les migrants qui sont présents", a fait savoir Bruno Julliard. Le lieu, où une visite a eu lieu mardi pour s'assurer de la sécurité, est promis à devenir une médiathèque en 2020.
Pour motiver sa décision, le bras droit d'Anne Hidalgo a mis en avant "la crise migratoire" que traverse l'Europe et donc la France. "Beaucoup d'entre eux deviendront des demandeurs d'asile : il faut leur proposer une mise à l'abri et les accompagner dans les démarches. Mais ce ne sera pas le cas de tous les migrants", a tempéré le socialiste, violemment pris à partie cet été par Nadine Morano, qui lui reproche la "saleté" des rues de Paris.
L'interview intégrale de Bruno Julliard, mercredi 12 août sur Europe 1 :
"Pour plusieurs années". Le prochain centre d'hébergement de la rue Jean-Quarré devrait accueillir des migrants pendant plusieurs années. "Nous allons accueillir d'autres migrants qui vont venir en Europe, dont certains vont choisir Paris et la France. Nous devons faire oeuvre de solidarité", a dit Bruno Julliard au micro d'Europe 1. "Cela ne doit pas faire concurrence à la mise à l'abri des sans-abri, notamment l'hiver prochain. Sans créer de places supplémentaires à Paris, nous ne pourrons pas faire face à l'ensemble des demandes".
Bruno Julliard a appelé les communes d'Ile-de-France et de tout le pays à "contribuer" à cet "effort de solidarité" en accueillant notamment des migrants.