A quelques jours de Noël, six demandeurs d'asile ont quitté Chypre le 16 décembre pour l'Italie, où ils espèrent commencer une nouvelle vie, pris en charge par une communauté catholique après la visite du pape François sur l'île méditerranéenne début décembre. Invité sur Europe Matin vendredi, Hugues de Woillemont, secrétaire et porte-parole de la Conférence des évêques de France, est revenu sur le rapport du souverain pontife aux migrants et sur le rôle de l'Eglise quant à la question migratoire.
"On ne quitte pas un pays par plaisir"
"Sur ce sujet là comme sur d'autres, le rôle de l'Eglise est d'interpeller, de dire des convictions fortes, en particulier sur l'accueil de toutes les personnes sans distinction, et de secourir ceux qui sont en difficulté", a-t-il posé. "L'Eglise a un discours important à ce sujet qui est de dire qu'il faut que dans tous les pays du monde il y ait la paix et de la sécurité économique pour éviter ces flux migratoires", a poursuivi Hugues de Woillemont.
"C'est vraiment par un chemin de paix, la paix de Noël, que les personnes pourront rester. Je crois que l'on ne quitte pas un pays par plaisir, on le fait souvent par obligation", a encore affirmé le secrétaire de la Conférence des évêques de France. "Et c'est aussi cette invitation que l'Eglise porte : non seulement d'accueillir ceux qui viennent en France, mais aussi de permettre à ceux qui sont obligés de venir de pouvoir rester chez eux."
"Pas le rôle de l'Eglise de faire de la politique"
Le pape François avait en effet lancé un vibrant appel pour un meilleur accueil des réfugiés en Europe. Mais Hugues de Woillemont l'a affirmé, ce n'est pas pour autant "que l'Eglise fait de la politique". Ce n'est pas le rôle de l'Eglise de faire de la politique. C'est le choix de certains gouvernements de dire qu'il faut freiner. Nous, nous disons qu'il faut accueillir et secourir ceux qui en ont le plus besoin."