Nommé par Édouard Philippe dès 2017, puis à la tête de trois ministères, Élisabeth Borne devient désormais Première ministre du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron. Un visage connu qui a mené de grosses réformes, parfois impopulaires. L'ancienne ministre des Transports a d'abord mené ma première réforme d'envergure du premier quinquennat d'Emmanuel Macron : la réforme ferroviaire. Une réforme qui devait notamment préparer la SNCF à la concurrence, avec la très symbolique fin de l'embauche des cheminots aux statuts.
Les cheminots, vent debout contre la réforme, avaient fait grève pendant plusieurs semaines, perturbant fortement le trafic. Les représentants des syndicats, reçus par la ministre au printemps 2018, se souviennent de négociations très compliquées.
"Des difficultés réelles de négociations"
"Je garde vraiment en mémoire des réunions difficiles, tendues, cadrées. La ministre des Transports de l'époque n'était, à mon sens, pas étrangère à cette situation parce que je me retiens de la rigidité des réunions, les difficultés réelles de négociations", se rappelle Roger Dillenseger, ancien secrétaire général de l'Unsa ferroviaire.
D'autres syndicats de cheminots, apprenant la nouvelle, ont été moins modérés et ont parlé de "très mauvaise nouvelle" pour le dialogue social, la décrivant comme très sûre d'elle. "Elle est dure en affaires, mais connait très bien ses dossiers et il faudra être convaincant", explique à Europe 1 Yves Veyrier, le secrétaire de Force ouvrière, qui a croisé Élisabeth Borne au ministère du Travail à l'occasion de la réforme de l'assurance chômage.
"Un profil idéal"
Pour une ancienne conseillère du ministère de la Transition écologique, Marine Braud, désormais chez Terra Nova, laboratoire d'idées ancré à gauche, la Première ministre a su évoluer sur la question de l'environnement : "Pour moi, Élisabeth Borne a fait une mue où elle a compris les enjeux environnementaux. Donc typiquement, pour quelqu'un qui doit penser la planification écologique et la façon dont on va devoir faire bouger nos modes de production et nos modes de consommation dans les années qui viennent. Pour moi, c'est un profil idéal", souligne-t-elle.
Intransigeante, inflexible, à l'écoute des qualités qui seront rapidement mises à l'épreuve dorénavant à Matignon.