Martine Aubry, maire (PS) de Lille, qui était mise en examen pour diffamation pour avoir comparé les propos d'un élu FN de la ville sur le réchauffement climatique à ceux de Jean-Marie Le Pen niant la Shoah, a été relaxée mardi, a indiqué son avocat.
"Les trois arguments (retenus par le tribunal correctionnel de Lille) c'est qu'il n'y a pas d'imputation d'un fait précis, qu'il n'y a pas d'imputation à Éric Dillies des propos, puisqu'il sont imputés à Jean-Marie Le Pen, et par ailleurs, ça s'inscrit dans un débat général et ça n'excède pas les limites de la liberté d'expression", a déclaré à l'AFP Me Jean-Yves Moyart à l'AFP, confirmant une information de La Voix du Nord.
"C'est comme le détail de la Shoah, vous ne croyez pas à une évidence". Lors d'un conseil municipal en octobre 2015, Éric Dillies, chef du groupe FN, s'en était pris aux "défenseurs de l'alarmisme climatique", et notamment au Giec, qui regroupe des scientifiques et "exerce une véritable tutelle religieuse sur les esprits", selon le chef de file local du parti d'extrême droite. "C'est comme le détail de la Shoah, vous ne croyez pas à une évidence (...) C'est quand même votre président d'honneur qui a dit ça, je n'y peux rien", avait répondu Martine Aubry.
Plainte avec constitution de partie civile. Au lieu d'une plainte simple ou d'une citation à comparaître, procédures les plus courantes en matière de diffamation, le responsable FN avait déposé, en novembre 2015, une plainte avec constitution de partie civile. Avec cette procédure, une mise en examen est "automatique" et "le juge se borne à vérifier la matérialité des propos tenus", avait expliqué le cabinet de la mairie à l'époque. "J'ai déjà obtenu une petite chose, c'est que Martine Aubry, depuis que j'ai porté cette affaire devant les tribunaux, a eu un comportement qui a changé vis-à-vis de moi et vis-à vis du groupe", a réagi Éric Dillies, qui envisage de faire appel.