Alors que le vote des municipales approche - les 15 et 22 mars -, la bataille fait rage entre les candidats à la mairie de Paris. Au delà du prestige inhérent au titre d'édile de la capitale, la principale singularité du vote à Paris est, comme à Lyon et Marseille, son mode de scrutin, différent du reste du pays. A la manière des élections présidentielles américaines - où les Américains élisent un collège de grands électeurs -, les Parisiens ne votent pas directement pour un candidat mais pour des conseillers d'arrondissement. Explications.
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Paris est découpée en vingt arrondissements. La nouveauté de cette édition 2020 est qu'à l'occasion du vote, ces derniers deviennent 17 secteurs électoraux, les quatre premiers arrondissements étant regroupés pour former le secteur "Paris Centre". Pendant la campagne, les candidats portent une liste dans chaque secteur. Ainsi, les habitants de chaque arrondissement votent pour élire leurs conseillers siégeant au Conseil de Paris. Le nombre de conseillers par arrondissement varie à chaque élection, en fonction de sa population.
La moitié des sièges pour le gagnant
A l'échelle d'un secteur, une liste recueillant la majorité absolue l'emporte dès le premier tour. Dans le cas où un second tour devrait se dérouler, toute liste ayant dépassé les 10% peut participer. Celle qui arrive en tête à l'issue du second tour obtient d'office la moitié des sièges de conseillers d'arrondissement. Les sièges restants sont quant à eux attribués à la proportionnelle.
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Une fois élus, les conseillers d'arrondissement élisent le ou la maire de la capitale. Un scrutin similaire se déroule dans les neuf arrondissements de Lyon. Marseille compte quant à elle huit secteurs électoraux regroupant deux arrondissements chacun.
Paradoxes électoraux
Ce mode de scrutin est contesté depuis sa mise en place en 1982. En effet, le fait que la moitié des sièges soit automatiquement attribuée à la liste gagnante au sein d'un arrondissement a pu donner lieu à de véritables paradoxes électoraux : en 2014, Anne Hidalgo a ainsi été élue maire de Paris alors que sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet avait recueilli plus de votes directs. D'autres regrettent de voir l'élection se recentrer sur des enjeux ultra-locaux au dépend d'une vision plus large pour la ville.