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avec AFP , modifié à
L'ancien président de la République est mort jeudi matin à l'âge de 86 ans. Depuis, les hommages se multiplient, en France et dans le monde. Une journée de deuil national se tiendra lundi. 

Jacques Chirac est mort. L'ancien président de la République de 1995 à 2007 s'est éteint "paisiblement" jeudi matin à l'âge de 86 ans, a annoncé sa famille jeudi matin. De ses débuts en politique dans les années 1960 jusqu'à son départ de l'Élysée en 2007, il aura incarné un visage familier de la vie publique française. Sa mort, annoncée jeudi à 12h, a immédiatement donné lieu à une minute de silence au Parlement. Le président Macron doit prendre la parole à 20 heures. Le chef de l'Etat a bouleversé son agenda à l'annonce de la mort de son prédécesseur, renonçant à se rendre à Rodez où il était attendu pour un débat sur les retraites.

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Les informations à retenir :

  • Jacques Chirac est mort jeudi à l'âge de 86 ans
  • Une journée de deuil national aura lieu lundi
  • Les hommages se multiplient à l'égard de l'ancien président de la République (1995-2007)

Une mort "paisible" après la maladie

L'ancien président de la République est mort jeudi à 86 ans, 12 ans après son départ à l'Élysée. Il s'est éteint "paisiblement", comme l'a affirmé son gendre, Frédéric Salat-Baroux. "Depuis quelques jours, on avait des bruits sur la santé du président", a affirmé son ancien ministre pendant cinq ans, Dominique Bussereau, sur notre antenne. Depuis son départ de l’Elysée en 2007, les soucis de santé de cette force de la nature se sont multipliés entraînant un lent et inexorable déclin.

Une journée de deuil national lundi

Une journée de deuil national en hommage à Jacques Chirac se tiendra lundi et un service solennel lui sera rendu ce jour-là à 12h dans l'église Saint-Sulpice à Paris, a annoncé l'Elysée.

Le palais de l'Elysée ouvrira exceptionnellement ses portes ce jeudi soir à partir de 21H00, jusqu'à dimanche inclus, "afin que les Français qui le souhaitent puissent exprimer leurs condoléances", précise la présidence. Pour cela, un recueil de condoléances sera mis à disposition dans le vestibule d'honneur du palais.

 

Minutes de silence à l'Assemblée et au Sénat

Peu après sa mort, les deux chambres du Parlement, l'Assemblée nationale et le Sénat, ont observé une minute de silence en hommage à l'ancien chef de l'État. Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a salué par communiqué un homme "qui fait maintenant partie de l'Histoire de France, une France à son image : fougueuse, complexe, parfois traversée de contradictions, toujours animée d'une inlassable passion républicaine."

L'hommage de ses pairs

Les anciens présidents de la République ont immédiatement salué la mémoire de celui qui a été le locataire de l'Elysée pendant 12 ans, de 1995 à 2007. "C'est une part de ma vie qui disparaît aujourd'hui", a réagi Nicolas Sarkozy. "Il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique" et "il n'a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen", a ajouté dans un communiqué celui qui lui a succédé à l'Elysée en 2007 en saluant "la stature imposante et la voix si particulière de Jacques Chirac" qui "ont accompagné la vie politique française pendant un demi-siècle".

L'ancien président socialiste François Hollande a salué jeudi en Jacques Chirac un "combattant", un "humaniste" et un "homme de culture" qui "avait su établir un lien personnel avec les Français". "Il aimait les gens, qui lui rendaient en affection ce qu'il leur avait offert en sympathie", écrit François Hollande. Jacques Chirac était un "combattant", qui "pouvait être tranchant", selon François Hollande, qui dit avoir été "témoin, dans la relation" qu'il avait "pu établir avec lui ces dernières années sur (leurs) terres corréziennes", de sa "sollicitude".

Grand rival de Jacques Chirac, l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing a déclaré avoir appris "avec beaucoup d'émotion" la mort de celui qui avait été son Premier ministre de 1974 à 1976. "J'adresse à son épouse et à ses proches un message de profondes condoléances", a écrit l'ancien chef de l'Etat dans un court message.

Multiples réactions politiques…

La disparition de Jacques Chirac a également déclenché une immense vague de réactions dans la classe politique française dans les minutes qui ont suivi l'annonce officielle de sa mort. Il y a d'abord ceux de son camp : Édouard Balladur, celui avec qui il a ferraillé pendant l'élection présidentielle de 1995, a reçu cette information avec "beaucoup d'émotion". Jacques Chirac incarnait "l'âme de la France", "à travers ses territoires" et ses "valeurs", a estimé le président du Sénat Gérard Larcher dans un communiqué. Christian Jacob, patron des députés LR, fait lui part de sa "peine immense".

Les personnalités des autres partis ont aussi témoigné de leur "affection" envers cette grande figure de la politique contemporaine. Lionel Jospin, Premier ministre de 1997 à 2002, a déclaré jeudi avoir eu "le privilège de gouverner la France" sous la présidence de Jacques Chirac, "au cours d'une période politiquement complexe" de cohabitation. "Paris est en deuil", a déclaré Anne Hidalgo, rappelant que Jacques Chirac avait été maire de Paris de 1977 à 1995. Pour Jean-Luc Mélenchon, il "aimait la France mieux que d'autres depuis" et les Français peuvent lui en être "reconnaissants". Marine Le Pen a salué le président "capable de s'opposer à la folie de la guerre en Irak" en 2003, quand François Bayrou a loué son "attachement à l'unité des Français et aux valeurs républicaines".

… et hommages internationaux

De nombreux témoignages de soutien venus des gouvernements étrangers ont afflué jeudi matin en direction de la cellule diplomatique de l'Élysée, a appris Europe 1. Parmi les premiers à réagir immédiatement figure Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, "touché et dévasté" par la mort d'"un grand homme d'Etat" et "un grand ami". "Son héritage pour la France et l'Union européenne restera à jamais", a ajouté la porte-parole Mina Andreeva. "Le président (de la Commission) n'a pas de mot pour exprimer son deuil", a-t-elle dit, en précisant qu'une "déclaration plus longue" serait publiée ultérieurement.

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a pour sa part qualifié Chirac de l'un des "plus grands hommes" de la France. "Les Libanais et les Arabes ressentent aujourd'hui de la (douleur après la) perte d'un homme qui a profondément marqué leur conscience pendant de nombreuses années", a déclaré le chef du gouvernement libanais, dont Jacques Chirac était un ami proche de la famille.