Le nationaliste corse Yvan Colonna, principal accusé de l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de ses blessures, trois semaines après son agression dans la prison d'Arles. Invité d'Europe Matin mardi, au lendemain du décès d'Yvan Colonna, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a promis que "toute la lumière sera faite sur l'enchaînement qui a conduit à cette situation qui n'est pas acceptable".
Il a également rappelé au micro de Sonia Mabrouk qu'une inspection avait été diligentée à la demande du Premier ministre Jean Castex, qu'une information judiciaire était ouverte, et que des auditions parlementaires étaient prévues.
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"Des circonstances dramatiques et très choquantes"
Avant de revenir sur l'agression, et le déchaînement de violences en Corse, Gabriel Attal a tenu à présenter ses condoléances à la famille du nationaliste. "Chacun sait les raisons qui ont conduit Yvan Colonna en prison : l'assassinat de sang-froid du préfet Érignac. Mais les circonstances dramatiques dans lesquelles il a été tué sont évidemment très choquantes", a-t-il affirmé sur Europe 1, en ayant également une pensée pour les proches et la veuve du préfet Érignac.
Le porte-parole du gouvernement n'a pas exclu une faille pénitentiaire : "Manifestement, il y a eu un dysfonctionnement très grave (...). Nous attendons le retour de l'inspection qui doit faire la lumière sur l'enchaînement des choses et évidemment, on en tirera les conséquences (...). On va chercher ce qui s'est passé et les responsabilités", a insisté Gabriel Attal. Toutefois, le porte-parole du gouvernement en appelle "au calme et au dialogue" sur l'Île de Beauté, en proie à des débordements depuis l'agression d'Yvan Colonna.
L'autonomie discutée "dès le début du quinquennat" Macron
L'agression d'Yvan Colonna dans la prison d'Arles, en dehors de la Corse, a également ravivé la question de l'autonomie de l'île, alors que la famille du nationaliste demandait à ce qu'il soit transféré dans un établissement pénitentiaire corse. "Les discussions institutionnelles sur la Corse se sont ouvertes dès le début du quinquennat", a tempéré le porte-parole du gouvernement. "En 2018, Emmanuel Macron a abordé la question de l'autonomie, donc il y a des discussions", a rappelé Gabriel Attal.
Il a concédé cependant qu'après l'agression de Colonna, "un dialogue s'est renoué, s'est intensifié entre l'État, le gouvernement et les élus de Corse". Gabriel Attal a par ailleurs salué le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui s'est rendu quelques jours sur place pour tenter d'apaiser les tensions, et qui avait évoqué l'autonomie de l'Île de Beauté avant son déplacement.
Les deux préalables à l'autonomie de la Corse
Celui qui est aussi conseiller municipal de Vanves, près de Paris, a indiqué auprès de Sonia Mabrouk que Gérald Darmanin et Gilles Simeoni, le président de l'exécutif corse, s'étaient "accordés sur une méthode et un dialogue. Des discussions et des travaux vont s'établir à partir de la première semaine d'avril et dans les prochains mois pour avancer sur tous les enjeux, et notamment la question institutionnelle."
Et Gabriel Attal de préciser les "deux préalables" à l'autonomie. "Les lignes rouges ont été posées par le président de la République" auprès de Gilles Simeoni, rapporte-t-il. "C'est évidemment le maintien de la Corse dans la République et le fait qu'on n'acceptera jamais qu'il y ait deux catégories de citoyen dans la République", détaille le porte-parole du gouvernement.