Le secrétaire d'Etat au numérique Mounir Mahjoubi, qui a lui-même supprimé l'application Facebook de son smartphone, veut lutter contre l'addiction aux écrans, a-t-il indiqué jeudi. Cette addiction sera l'un des sujets sur lesquels vont plancher les Etats généraux des nouvelles régulations numériques, qu'il a ouvert jeudi à Paris, et qui rassemblent notamment représentants de l'Etat, parlementaires, régulateurs, et Conseil national du numérique, a-t-il expliqué devant la presse.
"Il est important qu'on puisse savoir s'il faut réguler." Aujourd'hui on a de plus en plus de personnes qui ont des comportements addictifs vis-à-vis des écrans", a expliqué Mounir Mahjoubi. "Il est important (...) qu'on puisse savoir s'il faut réguler, faire des recommandations", a-t-il souligné. Ces addictions croissantes sont un constat "que tous les parents de France et d'Europe font, que toutes les entreprises font vis à vis de leurs salariés, que toutes les administrations font vis à vis de leurs agents publics".
Poser un cadre général de régulation des géants du numérique. "Aux Etats-Unis, il y a même une science de l'attention, avec des gourous qui appellent à une décontamination du cerveau de tous les 'nudges' (incitations psychologiques) de stimulation de l'attention des différentes applications", a-t-il lancé. Lancés jeudi à Paris, les Etats généraux doivent permettre de poser un cadre général de régulation des géants du numérique, "qui (...) soulèvent aujourd'hui des problématiques de contrôle démocratique et de risque en cas de dysfonctionnement", selon le secrétariat d'Etat.
Une priorité donnée au retrait des contenus haineux sur les grandes plateformes internet. Ils doivent définir une vision française, sur laquelle le gouvernement voudrait ensuite s'appuyer pour fédérer d'autres Etats européens et parvenir à tracer une "feuille de route" pour la prochaine mandature européenne issue des élections de 2019. Parmi les autres questions "urgentes" à aborder au niveau européen, le secrétaire d'Etat au numérique a cité en priorité le retrait des contenus haineux sur les grandes plateformes internet. "Si la prochaine Commission européenne ne fait pas quelque chose (...) chaque pays va sortir sa législation nationale, c'est ridicule", a indiqué le secrétaire d'Etat.