Municipales : à Marseille, EELV n'attend pas l'union de la gauche pour se lancer

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Europe1.fr, avec AFP
Il n'y aura pas d'union de la gauche pour les élections municipales à Marseille. Ou alors sans Europe Ecologie-Les Verts, qui a décidé de se lancer sans plus attendre.

Europe Écologie-Les Verts (EELV) a décidé de se lancer dans la campagne pour les municipales à Marseille en construisant sans attendre sa "liste écolo-citoyenne", une douche froide pour ceux qui tablaient sur une alliance des forces de gauche. Dans la deuxième ville de France, les partis de gauche et des collectifs d'habitants et de militants discutent depuis des semaines d'une alliance pour présenter une liste unique, seul espoir à leurs yeux de succéder à la droite, très installée : le maire LR Jean-Claude Gaudin laissera son fauteuil après 25 ans de mandat.

Le PS, La France Insoumise ou les communistes notamment semblaient s'y être résolus et des discussions ont lieu. Mais lassés de négociations qui piétinent, et voyant se multiplier les entrées en campagne, avec déjà deux candidats lancés dans la course à l'investiture LR, comme chez LREM, et un candidat à l'extrême-droite, les adhérents EELV ont voté en assemblée générale à 80% pour une liste "écolo-citoyenne", sur un programme centré sur l'écologie, a indiqué à l'AFP Sébastien Barles. A 46 ans, cet ancien assistant parlementaire européen, qui présentait cette motion, a été désigné tête de liste.

"On considère que la ville peut être renversée autour de l'écologie. Elle permet de ramener les abstentionnistes et les déçus de 50 ans d'incurie municipale aux urnes. On aimerait que nos partenaires l'entendent", a-t-il ajouté. EELV, dont moins d'une centaine d'adhérents étaient présents lors du vote, revendique déjà l'appui de plusieurs petits partis écologistes comme Urgence Écologie et de représentants de la société civile, et discute avec d'autres comme Génération.s. Et "la porte n'est pas fermée" aux autres partis, soutient M. Barles.

"Je ne sais pas s'il y aura une liste ou deux listes (à gauche - ndlr) mais il faut éviter qu'on se divise", a-t-il ajouté, pointant le risque du Rassemblement national, qui détient déjà une mairie de secteur.

"Ranger les drapeaux"

Mais à gauche, après des semaines de tentatives pour "dépasser les partis en rangeant les drapeaux" selon les mots du chef de file du PS à la ville Benoît Payan, cette décision est une douche froide pour beaucoup. "Je respecte ce choix mais je le regrette", a déclaré M. Payan à l'AFP: "On partage un constat, une vision et des solutions dans la ville la plus polluée du pays". "Je ne peux pas croire qu'une question de partis nous sépare. On tend la main, il faut qu'on soit les uns et les autres à la hauteur de l'enjeu", a-t-il ajouté.

À La France Insoumise aussi, l'un des chefs de file de la "fédération populaire", Mohamed Bensaada, regrette un vote qui "complique la donne" pour la gauche, mais veut "continuer à discuter". Cette décision "divise la gauche mais aussi l'écologie", a ajouté l'autre cheffe de file de LFI, Sophie Camard, une ancienne d'EELV, députée suppléante de Jean-Luc Mélenchon. Le député François-Michel Lambert, dont le parti, l'UDE (Union Démocrates Écologites), discutait avec le reste de la gauche, dénonce la "suffisance et les turpitudes" d'EELV, qui "préfère la défaite du camp du progrès au profit des conservateurs et des lobbys". "Marseille, c'est 1.500 personnes délogées, l'absence de piscine, les écoles dégradées, la pollution. Si (Sébastien Barles) pense que tout seul, il peut le faire, ça lui appartient".

Sur le reste de l'échiquier politique, trois candidats sont déjà partis en campagne : le sénateur Les Républicains Bruno Gilles, la présidente LR du département Martine Vassal et le sénateur Rassemblement national Stéphane Ravier. La majorité présidentielle n'a pas encore désigné son candidat, mais le député Said Ahamada et l'ex-président de l'université Aix-Marseille Yvon Berland sont candidats à l'investiture LREM.