Alors que le premier tour des municipales se rapproche à grands pas, Rachida Dati et Anne Hidalgo se disputent toujours la première place des sondages. Les listes soutenues par les deux candidates, la première LR et son adversaire socialiste qui remet son mandat en jeu, sont respectivement créditées de 25% et 24% des voix au premier tour, selon un sondage BVA exclusif pour Europe 1, dévoilé mercredi.
"On peut dire qu'elles sont dans une mouchoir de poche, alors qu'un quart des électeurs sont encore incertains par rapport à leur choix", analyse à propos des deux candidates en tête, Adélaïde Zulfikarpasic, directrice du département Opinion chez BVA. Derrière suivent les listes La République en marche, emmenées par Agnès Buzyn, et qui récolteraient 19% des suffrages, un chiffre qui correspond aux dernières estimations des autres enquêtes d'opinion.
Seuls 40% des Français satisfaits du bilan d'Anne Hidalgo
De son côté, David Belliard est crédité de 12%, "un score très en deçà de ce qu'ils ont enregistré aux Européennes donc surement décevant par rapport à leurs ambitions et qui s'explique, on le verra, par le bilan d'Anne Hidalgo en matière d'écologie qui attire vers elle une partie des électeurs d'Europe Ecologie Les Verts", explique Adélaïde Zulfikarpasic, invitée de la matinale de Matthieu Belliard, mercredi, sur Europe 1. Cédric Villani ne récolte, lui, que "7% en global à Paris", selon le sondage. "Après, ça ne présume pas de ses scores dans certains arrondissements parce que c'est un scrutin qui se joue au niveau des arrondissements et pas au global de Paris", ajoute-t-elle.
La directrice du département Opinion chez BVA revient plus en détail sur le cas Anne Hidalgo soulignant un paradoxe : seulement 40% des Parisiens sont satisfaits de son bilan, "soit 30 points en dessous de la satisfaction que l'on mesure globalement chez les Français à l'égard de leur maire" et une majorité déclare par ailleurs souhaiter changer d'équipe municipale à l'occasion de ces élections. Pourtant, "c'est une maire de Paris qui, au jeu des alliances, pourrait quand même conserver la ville".
Une candidate socialiste qui séduit chez les écologistes et les jeunes
Et ce, pour deux raisons. La première est qu'Anne Hidalgo "polarise", analyse Adélaïde Zulfikarpasic. "Elle suscite une sorte de phénomène 'je t'aime, je te hais'. Elle a des détracteurs, des gens qui ne l'aiment pas du tout, mais elle a aussi un socle électoral très solide de gens qui l'aiment beaucoup, notamment les sympathisants socialistes qui sont très majoritairement satisfaits de son bilan", explique-t-elle, avant de poursuivre sur les voix qu'elle pourrait prendre à David Belliard. "Les électeurs écologistes sont, eux aussi, satisfaits de son bilan et c'est ce qui explique d'ailleurs le faible score potentiel de David Belliard à Paris", ajoute-t-elle. Anne Hidalgo pourrait également bénéficier du vote des jeunes Parisiens qui, même s'ils sont moins nombreux à se rendre aux urnes, "l'aiment beaucoup".
Enfin, l'autre facteur d'explication est "le fait qu'elle n'ait pas vraiment d'alternative, d'opposition qui s'impose", ajoute Adélaïde Zulfikarpasic. En effet, "quand on pose la question aux Parisiens de savoir si Rachida Dati ou Agnès Buzyn ferait mieux qu'Anne Hidalgo, aucune d'entre elles n'arrive à fédérer une majorité de Parisiens sur cette question".