Les élections municipales devraient être un chemin de croix pour La République en marche. Le parti majoritaire à l’Assemblée nationale part de zéro, certes, mais c’est un autre zéro, pointé celui-là, qu’il risque d’enregistrer au soir du 22 mars quand il s’agira d’examiner quel parti a remporté quelle grande ville. La République en marche compte tout de même s’imposer dans des villes symboles comme Paris (ce sera compliqué), Lyon (idem) ou… Strasbourg. Quelques semaines encore avant le scrutin, la cité alsacienne semblait promise à son candidat, Alain Fontanel. Cela risque en fait d’être beaucoup plus compliqué que cela.
En effet, les jeux sont loin d’être faits. En cause, d’une part, de l’émergence des écologistes, qui font mieux que résister à l’actuel premier adjoint du socialiste Roland Ries, d’autre part la résurgence de Catherine Trautmann, ancienne ministre de la Culture mais aussi ancienne maire de Strasbourg, qui grâce à sa candidature redonne des couleurs à un Parti socialiste. Le PS était pourtant donné pour mort après l’annonce du même Roland Ries de ne pas briguer un nouveau mandat et de son soutien à Alain Fontanel.
Le PS et LR en faiseurs de maire
Du coup, tout devrait se jouer entre les deux tours. Selon un sondage BVA pour Europe 1 paru le 27 février, cinq listes semblent en mesure de se maintenir. Si Hombeline Du Parc, la candidate du Rassemblement national, devrait se maintenir quoi qu’il arrive - si elle franchit les 10% -, c’est l’attitude des listes arrivées en troisième et quatrième position qui seront décisives. Devant, Alain Fontanel (27% des voix selon l’enquête) et l’écologiste Jeanne Barseghian (25%) devraient arriver en tête. Derrière, Catherine Trautmann donc (17%) et le LR Jean-Philippe Vetter (15%) ont tout des faiseurs de maire.
D’un côté, Alain Fontanel, ne s’interdit rien. Le candidat LREM souligne ainsi que "c'est sur la vision de la ville que, le cas échéant, il y aura des discussions, sans exclusive, et en fonction des résultats du premier tour". De l’autre, Jeanne Barseghian est pour sa part catégorique : "Pas d'alliance avec En Marche ou tout ce qui se trouve à droite d'En Marche mais c'est ouvert pour le reste." On pourrait donc se retrouver avec un duel opposant une alliance LR-LREM d’une part, EELV-PS de l’autre. Avec aucune certitude pour l’un ou pour l’autre.