Edouard Philippe 1:26
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Claudia Bertram, édité par Mathilde Durand , modifié à
En meeting au Havre jeudi soir, le Premier ministre Édouard Philippe a tenté de faire oublier sa place de chef du gouvernement pour les élections municipales. À quelques jours du premier tour, l'utilisation du 49.3 et la réforme des retraites pèsent dans la campagne. Les militants LREM s'inquiètent. 
REPORTAGE

Le Premier ministre Édouard Philippe était au Havre jeudi soir, où il est tête de liste aux municipales. Il s'agissait de son premier meeting après l'utilisation du 49.3 pour faire passer la controversée réformes des retraites. Donné favori dans un récent sondage, devant les candidats communiste et écologiste, le Premier ministre mène une campagne difficile. La politique nationale s’invite dans les débats, et sa permanence a été récemment taguée. "Merci d'avoir bravé la pluie froide et les manifestants parfois un peu chauds" , a-t-il lancé au début de sa prise de parole.

Un argument pour l'opposition

En effet, à quelques mètres de la salle, des opposants ont manifesté contre la réforme des retraites et l'utilisation du 49.3. Un réel argument de campagne pour l'opposition. "Les gens nous disent : 'Vous avez une responsabilité au Havre, c'est vous qui devez faire la sanction au Premier ministre'", explique le communiste Jean-Paul Lecoq, principal adversaire du maire sortant. 

Édouard Philippe, lui, fait tout pour enlever cette casquette de chef du gouvernement. Il parle du Havre, rien que du Havre, et appelle ses troupes à la mobilisation. "Le 15 et le 22 mars prochain, vous choisissez votre maire. C'est vous qui prenez cette responsabilité. Ce n'est pas ceux qui ne sont pas d'accord, et qui ont parfaitement le droit de le dire dans la rue en manifestant, c'est ceux qui vont voter", a-t-il lancé aux personnes présentes. 

Les militants inquiets

Le message a été reçu cinq sur cinq par les militants LREM, qui ne cachent pas leurs inquiétudes. "Annoncer le 49.3 un samedi en catimini, cela ne va pas l'avantager", déplore un militant. "Cela marchera, mais il ne passera pas comme en 2014". "Il est certain qu'on est un peu inquiets, cette élection est un vrai challenge", confesse une femme présente au meeting. "Ce sera sans doute plus serré que la dernière fois mais je pense qu'il passera relativement facilement quand même", conclut un partisan, confiant. 

Édouard Philippe est certes en avance dans les sondages mais un de ses proches est formel : "Il sait qu'une élection n'est jamais gagnée d'avance".

Les candidats au Havre : 

Edouard Philippe, LREM

Jean Paul Lecoq, PCF

Alexis Deck, EELV

Frédéric Groussard, RN

Magali Cauchois, Lutte Ouvrière

Béatrice Canel-Depitre, Parti animaliste

Guillaume Milert, liste citoyenne