C'était le 6 juillet dernier, dans la Nièvre. Yannick Jadot, eurodéputé, estimait alors qu'Europe Écologie-Les Verts se devait d'être "pragmatique" pour les élections municipales. "Dans des municipalités où vous avez des gens qui sont sans étiquette, ou même divers droite, qui font du 100% bio dans les cantines, des jardins partagés, de la rénovation urbaine, [il faudra] prendre nos responsabilités", expliquait-il. Autrement dit, qu'importe la couleur tant qu'on a le développement durable : EELV doit être capable de nouer des alliances au-delà de la gauche si nécessaire.
"Si un maire de droite est écolo, c'est qu'il n'est pas de droite"
Mais au sein des écolos, tout le monde n'est pas sur la même ligne. Certes, avec ses 13,5% aux élections européennes, EELV peut espérer peser sur le scrutin de 2020, mais pas à n'importe quel prix. "C'est le point de vue [de Yannick Jadot], ça n'est pas partagé dans le parti", tranche une élue. "Commençons déjà par nous ouvrir à gauche." Le secrétaire national d'EELV, David Cormand, a lui aussi fermé la porte, lundi, sur FranceInfo. "Non" aux alliances avec la droite, a-t-il martelé. "Pourquoi ? Pas parce qu'ils sont de droite et c'est caca. Parce que quand on est de droite, c'est qu'on a une vision globale de la société qui est incompatible avec ce que nous défendons."
Un autre dirigeant du parti écologiste s'en amuse presque : "Si un maire de droite est écolo, c'est qu'il n'est pas droite." Selon lui, la sortie de Yannick Jadot "était sans doute un appel aux électeurs plutôt qu'aux élus, une façon de dire que la porte est ouverte". Pour un autre cadre, la fin justifie les moyens. "L'objectif, c'est de gagner pour faire avancer l'écologie." Et si, de toute façon, tout ceci n'était hypothétique ? Pour un troisième responsable, des alliances Verts-droite "c'est un cas d'école, ça n'existe pas".