Fraîchement nommée conseillère politique de Laurent Wauquiez, Nadine Morano n'a pas eu de mots assez durs, lundi matin, pour qualifier la religion musulmane telle que pratiquée aujourd'hui en France selon elle. "Oui, nous avons un problème avec cette religion", a-t-elle martelé au micro d'Europe 1. "L'islam aujourd'hui est dévoyé par ceux qui veulent le radicaliser, par les islamistes. Il faut mettre à terre cet islam radical, politique, que nous subissons en France, cette islamisation conquérante de ceux qui veulent ramener chez nous un mode de vie moyenâgeux et dont nous ne voulons pas."
"Organisation, financement, prêches". L'eurodéputée LR, qui n'en est pas à sa première sortie sur le sujet, estime que les "problèmes" posés sont divers et nombreux. "Nous avons un problème d'organisation, de financement des mosquées, de prêches", a-t-elle détaillé. "Il va falloir y travailler très sérieusement", a-t-elle ajouté alors que, dimanche, Emmanuel Macron a esquissé dans le JDD des pistes de structuration de l'islam en France. Preuve, selon Nadine Morano, que la religion musulmane est bien problématique : "Nous avons une loi de 1905 sur la laïcité, que nous avons vécue en pleine harmonie jusqu'en 1989. Et [là], nous avons connu les premières difficultés sur le port du voile à l'école. Il nous a fallu légiférer à cette époque-là."
"Contrôle". Nadine Morano a égrené d'autres exemples de difficultés qui seraient posées par l'islam. "Il y avait une centaine de mosquées dans les années 70, il y en a 1.500 aujourd'hui. Nous ne savons pas exactement combien de lieux de prière. Cela pose un problème quand il n'y a pas de contrôle sur la manière dont c'est prêché à l'intérieur." L'eurodéputée juge d'ailleurs que "rien n'est fait pour [fermer] les mosquées salafistes". "Il faut que l'autorité de l'État reprenne ses droits dans les quartiers et que cette religion qui aujourd'hui pose un problème en France, il faut le dire."
"Propagande" sur le voile. Le voile aussi pose problème à Nadine Morano (et là encore, ce n'est pas une nouveauté). "J'ai grandi dans un quartier populaire où on ne voyait pas de voile", a raconté l'eurodéputée. "Aujourd'hui, quand on regarde ce que sont devenus ces quartiers, c'est une catastrophe. Le voile est un instrument de soumission de la femme." Interrogée sur le fait que certaines femmes musulmanes pouvaient vouloir porter le voile librement, la conseillère politique de Laurent Wauquiez a jugé que cet argument relevait de "la propagande". "La grande majorité des filles n'ont pas envie de cacher leurs cheveux. En trente ans, en France, on a vu la situation se dégrader sur la condition des femmes dans ces quartiers."