Narcotrafic : «Il y a 150 magistrats en France qui sont menacés par des narcobandits», alerte Gérald Darmanin
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews ce mercredi. Au micro de Sonia Mabrouk, il est revenu sur l'importance de "protéger l'extérieur" des narcotrafiquants qui doivent désormais être placés dans des prisons de haute sécurité. Car aujourd'hui, "150 magistrats en France sont menacés par des narcobandits", insiste-t-il.
Les prisons de haute sécurité verront bien le jour. Le projet de Gérald Darmanin doit voir le jour, dès cet été pour éloigner au maximum du monde extérieur, une centaine de narcotrafiquants. Car l'heure est grave dans les prisons, insiste ce mercredi sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin.
"Le problème du monde carcéral des prisons en France, c'est que nous mettons dans nos prisons des personnes selon le statut qu'ils ont devant la justice et pas selon leur dangerosité", juge le garde des Sceaux au micro de Sonia Mabrouk.
Assurer la sécurité du monde extérieur
"Vous mettez dans les maisons d'arrêt des gens qui sont en détention provisoire, qui attendent donc d'être condamnés définitivement quel que soit ce qu'ils aient fait. Ça peut aller d'un délit routier au narco-banditisme. Et vous mettez dans des prisons pour peine, donc des prisons très carcérales, des gens qui ont été condamnés définitivement à plus de deux ans de prison. Moi, je casse ce modèle", insiste Gérald Darmanin, avec sa volonté de créer de nouvelles prisons haute sécurité dédiées aux narcotrafiquants.
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Je ne dis pas qu'il faut mettre les gens selon leur condamnation dans les prisons, mais selon leur dangerosité vis-à-vis de l'extérieur. Donc, le narco-bandit qui est dangereux, même s'il n'est pas condamné définitivement, on doit le mettre dans des prisons de haute sécurité. Ils doivent purger leur peine dans des prisons qui garantissent la sécurité de l'extérieur. Parce qu'aujourd'hui, nous avons des prisonniers qui sont capables de menacer l'agent pénitentiaire, le directeur de prison, le magistrat, le journaliste, l'avocat, etc", insiste-t-il.
L'évasion de Mohamed Amra en tête
Car Gérald Darmanin l'assure, des dizaines de magistrats sont aujourd'hui menacés en France par les trafiquants de drogue. "Il y a 150 magistrats en France qui, d'une manière ou d'une autre, sont menacés directement, notamment par des narcobandis. Et il y en a une quinzaine qui est sous protection policière au moment où je parle. Donc il y a des magistrats très courageux qui prennent des responsabilités très fortes pour eux, pour leur famille", conclut-il, jugeant que la menace est bien réelle, notamment après l'évasion de Mohamed Amra, il y a quelques mois.
Une évasion spectaculaire lors du passage d'un convoi au niveau du péage Incarville dans l'Eure, dans laquelle deux agents pénitentiaires ont été tués "à bout portant par des kalachnikovs, en pleine journée", insiste Gérald Darmanin.