Nice : Éric Ciotti visé par une enquête pour «détournement de fonds publics» après un signalement

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avec AFP / Crédits photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le patron des Républicains Éric Ciotti fait partie des personnalités visées par une enquête pour "détournement de fonds publics" après un signalement. L'association Anticor a précisé être à l'origine de ce signalement pour une affaire "de cartes de parkings mises à disposition gratuitement par la CCI de Nice Côte d'Azur".

Le procureur de la République de Nice a ouvert fin mai une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics" à la suite d'un signalement visant plusieurs personnes dont Eric Ciotti, a indiqué le parquet à l'AFP lundi, confirmant une information du Figaro et de franceinfo. Le signalement a été adressé le 26 avril par l'antenne départementale d'Anticor à propos de cartes de parking gratuites dont Éric Ciotti et plusieurs de ses proches collaborateurs au conseil départemental sont soupçonnés d'avoir bénéficié sur le port de Nice entre mars 2021 et février 2023.

Éric Ciotti dénonce "une manipulation politique évidente"

Le député et président des Républicains Eric Ciotti a dénoncé lundi "une manipulation politique évidente" après l'annonce de l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics" à la suite d'un signalement de l'association Anticor visant sa campagne lors des législatives de 2022.

"Je ne me sens pas concerné par cette affaire. Ma sérénité est totale", a-t-il assuré dans un communiqué à propos des accusations d'Anticor visant un usage de cartes de parking gratuites par lui et ses proches sur le port de Nice, où se trouve sa permanence. "Je rassure les Français, rien ne me fera céder et reculer, personne ne pourra ni m'intimider, ni me museler. J'ai le cuir épais et fais confiance à la Justice", a-t-il ajouté.

La permanence d'Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président des Républicains qui a désormais scellé une alliance avec le Rassemblement national en vue des élections législatives, se trouve sur le port de Nice. Durant la période citée, le parking public du port était géré par la Chambre de commerce et d'industrie du département.

Des cartes de parking utilisées au second tour des législatives en 2022

Selon Anticor, plusieurs cartes, dont celle attribuée à la commission des finances du département, présidée par Éric Ciotti, ont été utilisées le soir du second tour des législatives de juin 2022. "Est-ce légal ou pas, cela peut-il constituer un détournement de fonds publics, et dans la mesure où ces cartes ont été utilisées pendant la campagne des législatives de 2022, s'agit-il d'un financement illégal de campagne électorale, vu qu'un candidat ne peut pas bénéficier d'avantages financiers ou en nature de la part d'une société pendant cette période ?", a expliqué à l'AFP un représentant de l'association anticorruption Anticor.

Contacté par l'AFP, le procureur de Nice, Damien Martinelli, a indiqué avoir "ouvert une enquête pour détournement de fonds publics le 31 mai à la suite d'un signalement reçu qui vise plusieurs personnes dont Éric Ciotti".

"Ma sérénité est totale", réagit Éric Ciotti

"Je ne me sens pas concerné par cette affaire. Ma sérénité est totale", a répliqué Éric Ciotti dans un communiqué, rappelant les "multiples interventions" du conseil départemental sur le port, qui abrite en particulier un musée et des locaux des pompiers. Dénonçant "une manipulation politique évidente", Éric Ciotti a aussi relevé les liens entre l'auteur du signalement, qui a quitté Anticor depuis, avec son rival Christian Estrosi (Horizon) et le camp macroniste.

"Je m'attendais hélas à des coups bas après l'annonce tant attendue de l'union des droites. Je rassure les Français, rien ne me fera céder et reculer, personne ne pourra ni m'intimider, ni me museler. J'ai le cuir épais et fais confiance à la justice", a-t-il conclu.

En mai, le parquet avait aussi confirmé l'ouverture d'une autre enquête préliminaire pour détournement de fonds publics après un signalement de l'association AC!! sur des soupçons de cumuls d'emplois au conseil départemental des Alpes-Maritimes. Selon un rapport de la chambre régionale des comptes, quatre collaborateurs du conseil ont travaillé en même temps comme assistants parlementaires sans réaliser les démarches nécessaires, et selon le journal Le Monde, ils étaient au service d'Éric Ciotti.

Créée en 2002, Anticor est impliquée dans plus de 160 procédures. Des plaintes d'Anticor ont entraîné des poursuites concernant la cession de la branche énergie d'Alstom à General Electric et une enquête préliminaire dans les contrats russes d'Alexandre Benalla, l'ex-conseiller du président Emmanuel Macron. Mais sur la Côte d'Azur, certains élus ont dénoncé des signalements abusifs, ne débouchant finalement sur aucune poursuite.