Largement réélu en 2012, ce sera peut-être plus compliqué cette année. Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France dans la 8e circonscription de l'Essonne pour les élections législatives, s'est rendu ce week-end dans sa ville, à Yerres, dont il est maire depuis 1995. Mais depuis son soutien affiché au Front national lors de la présidentielle, il doit se confronter à l'hostilité d'une partie de ses électeurs.
Un "virage à 180 degrés". Le candidat profite du bain de foule de ses habituels soutiens en arrivant dans sa circonscription. "On est très content de vous voir, pourvu que ça marche", lui lance l'une d'entre elles. "Ca fait plaisir", se réjouit l'élu, candidat à sa propre succession, et reprend "j'allais dire que j'étais l'enfant du pays". Sauf que l'alliance du maire "le plus élu de France", selon ses termes, avec le FN a écorné son image. "C'est quand même un virage à 180 degrés", glisse un électeur de sa commune. "Non, je n'ai pas changé", lui répond Nicolas Dupont-Aignan, en reprenant Julio Iglesias.
Il a "sali son image et celle de sa ville". Un autre habitant lui demande : "Mais vous assumez quand même le programme du Front national ?" Oui, dit-il. Et pour les autres, va-t-il être aisé de voter pour le président de Debout la France ? "Je suis très refroidie" estime l'une d'entre elles, quand un autre est "tombé des nues", les pattes "coupées". Un électeur est plus virulent. Selon lui, Dupont-Aignan a "sali son image, l'image de sa ville. Il n'a plus sa place ici".
Législatives: après son pacte avec le FN, Dupont-Aignan joue sa réélection 'à un rien' | https://t.co/jpdaRcPeZphttps://t.co/waGx86bCk5
— Antoine Pavamani (@AntoinePavamani) 25 mai 2017
Ses opposants s'en félicitent comme Antoine Pavamani, candidat de la République en Marche : "Les citoyens qui le suivaient ne savent plus trop où il en est. Ils sont même désemparés". Une aubaine pour ce candidat ? Oui, car ce ralliement lui "a fait perdre des électeurs", considère son adversaire.