La trêve politique imposée par l'incendie de Notre-Dame de Paris, lundi, n'aura pas duré longtemps. Dans un entretien au Journal du Dimanche, le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti estime qu'Emmanuel Macron a surtout procédé à une "récupération politique indécente".
Car l'incendie de la cathédrale parisienne a bousculé les plans du chef de l'État qui devait initialement s'adresser aux Français le lundi soir pour faire des annonces qui résultaient du "grand débat". Il s'était rendu le soir-même sur les lieux du désastre. "Le soir de l'incendie, le président de la République a été dans son rôle et a tenu des propos des circonstance mais dès le lendemain, on a vu pointer derrière son discours la stratégie politique", analyse Éric Ciotti. "Il était normal qu'il renonce à son allocution sur les annonces liées au mouvement des 'gilets jaunes' le soir de l'incendie, mais la décaler de dix jours (Macron prendra la parole le 25 avril, ndlr) démontre clairement qu'il veut profiter des circonstances pour, une fois de plus, gagner du temps", considère l'élu Républicain.
Des "fuites organisées" dans la presse
Pour Éric Ciotti, les fuites dans la presse, dès le mardi, des annonces qui ont dévoilé la totalité du discours du chef de l'État étaient "organisées". En quoi consistaient-elles ? Emmanuel Macron y défendait notamment la suppression de l'ENA, la réindexation des petites retraites et des référendums d'initiative citoyenne locaux. "Emmanuel Macron prend un grand risque avec nos institutions en instillant le poison de la proportionnelle. Sur le plan économique et social aucune réponse n’est apportée aux raisons de la colère des Français, les impôts ne baisseront pas et le pouvoir d’achat n’augmentera pas. Tous les retraités ne seront pas épargnés par la désindexation des pensions sur l’inflation ou par l’augmentation de la CSG", prévient le député des Alpes-Maritimes.
"Notre-Dame n'a pas besoin de l'imagination du 'nouveau monde'"
S'il dit soutenir la volonté de reconstruire Notre-Dame, Éric Ciotti se montre réticent quant à une cathédrale version "nouveau monde". "Lorsque j’ai entendu Brigitte Macron dire que la cathédrale allait 'revivre peut-être plus haute', j’ai eu le sentiment d’une exploitation qui manquait d’une totale humilité. La reconstruction de Notre-Dame n’a pas besoin de l‘imagination du 'nouveau monde'. La force de ses racines se suffit à elle-même. Vouloir reconstruire différemment, c’est vouloir tirer profit de ce drame à des fins personnelles", considère-t-il.