Chiffres à l'appui, le ministre de l'Intérieur sonne l'alarme et cible l'exemple algérien. En 2023, le pays n'a accepté de reprendre que 2191 de ses ressortissants, alors que dans le même temps, la France a accordé plus de 205 000 visas. Des chiffres qui illustrent, selon Bruno Retailleau, un besoin urgent d'engager un bras de fer avec les pays qui ne jouent pas le jeu pour inverser le rapport de force.
>> A LIRE AUSSI : Bruno Retailleau regrette de «faux débats» sur l'État de droit, «fondement de notre République»
L'exemple de l'Italie en tête
Alors que Bruno Retailleau a récemment annoncé dans une interview publiée mercredi par le Figaro magazine qu'il souhaitait prolonger jusqu'à 210 jours la durée de la rétention administrative des migrants en situation irrégulière, il a aussi un autre projet en tête : utiliser les laissez-passer consulaires. "La butée dans notre maîtrise de l'immigration, notamment pour l'éloignement, ce sont les laissez-passer consulaires. Nous allons multiplier des contacts, mais surtout des accords bilatéraux", a assuré le ministre de l'Intérieur. "Moi, je demande une réciprocité. Quand il n'y a pas réciprocité, on utilise des moyens".
Plus concrètement, le locataire de la Place Beauvau propose de conditionner la politique des visas à la délivrance des laissez-passer consulaires, de rétablir le délit de séjour irrégulier et même de modifier ce qu'on appelle "la directive retour" pour éloigner plus facilement les clandestins. Bruno Retailleau veut notamment s'appuyer sur l'exemple des pays voisins comme l'Italie, qui a pu diminuer de 65 % son immigration clandestine grâce aux accords noués avec l'Égypte ou encore la Tunisie.