La France est en pleine relance de son parc nucléaire dans le but de faire usage d'une énergie plus verte, mais aussi d'assurer une indépendance en la matière. Cette décision s'inscrit plus largement dans l'objectif fixé par l'Union européenne d'user à l'horizon 2030 d'au moins 42% d'énergies renouvelables dans sa consommation. Pourtant, l'Allemagne endosse le rôle de mauvaise élève lorsqu'il s'agit d'énergie verte, tant sa consommation de charbon a augmenté ces dernières années, pour pallier son arrêt du nucléaire.
La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher était l'invitée du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos pour aborder l'épineux dossier des centrales nucléaires en France. Pour cette dernière, la position de notre voisine germanique ne représente pas un frein à une énergie plus "propre", pour les autres pays du continent. "Si l'Allemagne arrive, avec ses choix énergétiques, à baisser ses émissions de gaz à effet de serre, je pense qu'il n'y a pas de difficultés."
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"Pour relancer le nucléaire, il faut s'en donner les moyens"
En effet, malgré ses positions anti-nucléaires, l'Allemagne est parvenue à limiter son empreinte carbone, tout comme l'Hexagone. "En dépit de la crise énergétique de l'année dernière et du fait que nous avons été privés du gaz russe plusieurs mois, l'Allemagne a baissé de 1,9% ses émissions de gaz à effet de serre", selon Agnès Pannier-Runacher. "La France les a baissées de 2,5% grâce au nucléaire et surtout grâce à quelque chose qui a très bien fonctionné, c'est la baisse de notre consommation d'énergie", se félicite-t-elle par ailleurs.
Ainsi, la solution pour une réduction plus massive des émissions de gaz à effet de serre repose dans l'énergie nucléaire, mais faut-il encore opérer à sa démocratisation. Pour la ministre de la Transition écologique, "il faut s'en donner les moyens, et c'est ce que nous sommes en train de faire. Nous sommes le seul pays à avoir construit de nouveaux réacteurs de forte puissance en Europe depuis une vingtaine d'années." Agnès Pannier-Runacher affirme en outre, "c'est le réacteur de la Finlande. Et nous construisons deux réacteurs, EDF porte ce projet au Royaume-Uni, un pays qui fait confiance au nucléaire."