ZFE : pourquoi le gouvernement souhaite une exception pour Paris et Lyon
Après l'étape du vote en commission, la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) est débattue ce mardi soir à l'Assemblée nationale. Et les discussions risquent d'être tendues, car le gouvernement est revenu à la charge en proposant de les instaurer uniquement à Paris et à Lyon.
Les zones à faibles émissions (ZFE) sont le viseur des députés, notamment de la droite qui est à l'origine des amendements de suppression adoptés le 26 mars dernier, en commission. Mais cela ne suffit pas encore à les retirer définitivement des villes et agglomérations concernées. Cette suppression des ZFE doit encore être débattue à l'Assemblée nationale, ce mardi soir, et les discussions risquent d'être animées puisque le gouvernement n'entend pas les abandonner.
"Les moins riches n'ont pas de voiture"
Effectivement, l'État veut rétablir les ZFE et pour cela, il prévoit de les assouplir fortement en ne les rendant obligatoires que dans les villes dépassant les seuils réglementaires de qualité de l'air, essentiellement Paris et Lyon. Une position défendue par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.
À l'Assemblée nationale, celle qui a été élue députée dans le Pas-de-Calais l'été dernier prétend vouloir protéger les plus démunis des conséquences de la pollution. "Les Français les plus précaires sont les premières victimes de la pollution de l'air. Et nous luttons contre ça. Rien qu'à Paris, la zone à faible émission a permis de réduire de 42% le taux d'oxyde d'azote par rapport à 2017.", souligne-t-elle.
Une sortie qui n'a pas manqué de faire réagir l'écrivain Alexandre Jardin, opposé à ces ZFE, dans l'émission Pascal Praud et vous sur Europe 1. En outre, il n'est pas sûr que ce type de déclarations suffise à convaincre les députés, en particulier ceux du bloc central, très divisés sur la question des ZFE.
"Les ZFE sont une fracture de plus entre la France des métropoles et la France des campagnes. Elles sont une gifle infligée à ceux qui nous nourrissent, bâtissent et entretiennent notre pays", a par ailleurs ajouté le député UDR Bart olomé Lenoir dans l'hémicycle.