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Alexandre Chauveau / Crédit photo : SARAH MEYSSONNIER / POOL / AFP , modifié à
Jordan Bardella a mis la pression sur le Premier ministre Michel Barnier, assurant que si le prochain gouvernement s'inscrivait dans la continuité de la politique macroniste, le Rassemblement national voterait la censure. De leur côté, les Républicains rêvent toujours de rafler les principaux ministères.

Le Rassemblement national veut peser sur les arbitrages en cours à Matignon pour composer le futur gouvernement. Ce lundi matin sur RTL, Jordan Bardella a affirmé que "si Michel Barnier est le continuateur de la politique conduite par Emmanuel Macron depuis 8 ans, alors ce gouvernement tombera".

Le patron du RN pose une condition essentielle pour que le parti à la flamme ne vote pas la censure : la considération à l'égard de ses électeurs, d'où la franche hostilité du parti à la reconduction ou à la nomination de ses opposants politiques. "La censure ne sera pas uniquement celle du Premier ministre, mais du gouvernement", prévient Jordan Bardella qui se défend de vouloir contribuer au désordre institutionnel. 

D'importants portefeuilles pour les LR ?

Pour autant, Marine Le Pen anticipe déjà de prochaines élections législatives d'ici à un an et le fait savoir comme pour tenter d'affaiblir la légitimité de la prochaine équipe de Michel Barnier. Ce dernier recevra ce lundi après-midi Gérard Larcher, Laurent Wauquiez ou encore Bruno Retailleau. Si le chef du gouvernement doit veiller à conserver un certain équilibre politique, les Républicains rêvent de rafler les principaux ministères. Et ils pourraient, en effet, obtenir d'importants portefeuilles : Bercy, le ministère de l'Intérieur ou encore celui de la Justice. L'enjeu pour LR est de disposer de leviers pour véritablement peser sur la politique du pays et associer ainsi son nom à des changements concrets dans la vie des Français. 

Les troupes de Laurent Wauquiez s'estiment désormais légitimes à gouverner avec Michel Barnier, même si plusieurs voix à gauche et dans la Macronie appellent à ce que leur poids politique à l'Assemblée soit proportionnel à leur place dans le futur gouvernement. Michel Barnier doit ainsi composer entre, d'un côté, son aspiration à travailler avec des membres de sa famille politique et de l'autre, l'attention portée aux formations du bloc central, indispensable pour tenter de gouverner dans la durée. Le Premier ministre poursuivra ses consultations mardi, cette fois-ci avec le Parti communiste, à qui il souhaite partager l'architecture de son futur gouvernement. Matignon confirme ce lundi soir que le calendrier sera tenu avec une présentation du gouvernement attendu en fin de semaine.