Nouvelle enquête judiciaire sur des soupçons d'escroquerie lors des campagnes du FN

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec Reuters , modifié à
Le parti et deux de ses cadres ont déjà été renvoyés en procès début octobre. 

Le parquet de Paris a ouvert fin octobre une information judiciaire contre X pour "escroqueries" et "abus de biens sociaux" et blanchiment visant notamment le micro-parti de Marine Le Pen, a-t-on appris mardi de source judiciaire. Cette enquête a été ouverte sur la base d'un signalement du service anti-blanchiment Tracfin portant sur des flux suspects de plusieurs millions d'euros, précise Mediapart, qui a révélé l'information. Ce signalement vise l'association "Jeanne" et ses deux trésoriers successifs, ainsi que Frédéric Chatillon, principal prestataire du FN avec son agence de communication Riwal lors de la campagne de 2012, ajoute le site d'information.

Des frais surévalués ? Les juges ont des soupçons sur l'existence d'un éventuel système d'enrichissement, via le remboursement de frais de campagne surévalués par l'Etat. Une combine du même type a déjà été mise à jour pour les législatives de 2012. Cette fois, l'enquête porte sur les municipales, les régionales et les européennes de la période 2014-2016.

D'autres enquêtes en cours. Ce nouveau front judiciaire pour Marine Le Pen et son entourage s'ajoute, outre l'enquête sur le financement des législatives de 2012, à l'enquête sur la déclaration de patrimoine de la présidente frontiste ouverte en janvier 2016, et à celle sur les soupçons de fraude du FN au Parlement européen. Le Front national et de deux de ses dirigeants ont été renvoyés en octobre dernier en correctionnelle dans l'enquête sur le financement des campagnes électorales du parti en 2012. Les deux dirigeants visés sont le trésorier Wallerand de Saint-Just et le vice-président du FN Jean-François Jalkh, a-t-on précisé de même source.

Deux autres personnes morales, "Jeanne", le micro-parti de Marine Le Pen, et Riwal, la société qui fournissait le matériel de campagne du FN, sont également renvoyées devant le tribunal. Tous seront jugés pour complicité d'escroquerie dans le cadre des législatives de 2012 et recel d'abus de biens sociaux. La justice soupçonne le mouvement d'avoir mis en place un système d'enrichissement frauduleux aux frais de l'Etat avec la société Riwal, et le micro-parti "Jeanne", en profitant des remboursements publics sur les frais de campagne.