Depuis que la mairie d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, est passée au Front national en 2014, les tensions sont fréquentes entre l'adjoint en communication et directeur de cabinet du maire, Bruno Bilde, et les journalistes du quotidien régional La Voix du Nord. Cette fois-ci, le bulletin municipal du mois de novembre accuse le journal de désinformation et de censure. Une pratique dont le quotidien se défend dans une tribune, publiée samedi.
Une démarche "obsessionnelle". Messages téléphoniques à répétition, e-mails accusateurs, sms, nombreux droits de réponse (16 depuis le début de l'année, précise le journal)... Les journalistes de La Voix du Nord font état d'une démarche "obsessionnelle" à leur égard. Dans la dernière publication municipale, Bruno Bilde a pris la plume pour accuser l'une des journalistes d'avoir "censuré une information" et précise : "Interrogée par nos soins sur les raisons de cette odieuse censure, La Voix du Nord a osé répondre que la journaliste n’avait pas entendu car il y avait du bruit".
Un article signé par la rédaction pour démentir les accusations. Afin de mettre fin à cette accusation, le quotidien publie samedi une capture d'écran de l'échange de mails entre ladite journaliste et le conseiller. On peut y lire que la journaliste demande confirmation de certains chiffres évoqués pendant le dernier Conseil municipal. "Votre public est très bruyant, j'ai parfois du mal à entendre", explique-t-elle. Ce à quoi Bruno Bilde répond par des questions sur l'absence de traitement par le journal de trois événements antérieurs qui se sont déroulés dans la ville. L'échange s'arrête-là... jusqu'à la publication du bulletin municipal de novembre.
Une rédaction face à une mairie. Visiblement exaspérée par ces calomnies, la rédaction de La Voix du Nord profite de son droit de réponse pour dénoncer les pressions exercées par la mairie d'Hénin-Beaumont sur les choix éditoriaux du journal et réaffirme sa confiance envers ses journalistes. Car ce n'est pas la première fois que les relations sont tendues entre la mairie et le journal. Déjà en février dernier, des journalistes s'étaient vu refusée l'entrée à une réunion publique.