Alain Gardère, préfet proche de la droite déjà mis en examen pour corruption passive, est au centre d'une nouvelle polémique car il habite un logement HLM à Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, attribué dans des conditions douteuses.
Un loyer de 2.000 euros. "M. Gardère a obtenu un gros piston de l'office HLM de Puteaux, présidé par la maire de Puteaux", a commenté samedi l'opposant Christophe Grébert (Modem), après avoir soulevé la question en conseil municipal mardi. Alain Gardère loge actuellement dans un appartement de 75m² avec 2.000 euros de loyer mensuel, qui lui a été attribué par l'Office public de l'habitat (OPH) de la ville, présidé par la maire Joëlle Ceccaldi-Raynaud (Les Républicains).
Un salaire de 9.800 euros. Or, le préfet disposerait de revenus largement au-dessus des plafonds de ressources nécessaires pour bénéficier d'un logement social. Il aurait reconnu devant un juge toucher un salaire mensuel net de 9.800 euros, une prime annuelle de 18.000 euros et 55.000 euros de revenus fonciers, selon un article de Mediapart publié le 30 juin. Il serait même propriétaire avec son épouse, dont il est aujourd'hui séparé, de 10 appartements en région parisienne, selon le site d'informations. "Cette situation (...) déroge aux règles d'attribution des logements sociaux, et est à ce titre totalement inacceptable", a dénoncé vendredi la ministre du Logement Emmanuelle Cosse dans un communiqué, promettant "toute la lumière" sur cette attribution.
Aucun avantage ? A la mairie de Puteaux, on souligne que le logement a été attribué "sur contingent préfectoral". Mais la préfecture a publié un communiqué assurant que "M. Gardère n'a jamais figuré sur les listes d'allocataires proposés par les services de l'Etat". Jean Veil, l'avocat d'Alain Gardère, assure que le haut fonctionnaire "ne bénéficie d'aucun avantage sur le plan pécunier" car "il paye un prix supérieur au marché pour cet appartement, qu'il n'a pas négocié". Les autres appartements dont il serait propriétaire "sont loués pour pouvoir les payer", a-t-il expliqué, sans vouloir en confirmer le nombre.
Mis en examen pour corruption. Alain Gardère, ancien "grand flic" qui fut membre du cabinet de Claude Guéant au ministère de l'Intérieur, est interdit de tout emploi public depuis janvier, et est mis en examen notamment pour corruption passive, pour des faits commis lorsqu'il exerçait au Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), instance chargée notamment de délivrer des agréments aux entreprises de sécurité privée.