Invité sur Europe 1 à réagir à la fiction politique publiée par l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, mettant en scène en esclave la députée Danièle Obono - ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire pour "injures à caractère raciste" -, Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national, a estimé qu’il s’agissait de dessins "pour le moins maladroits". Avant toutefois de dénoncer ce qu’il considère comme un deux poids, deux mesures : "Quand Marine Le Pen est caricaturée, quand les membres du Rassemblement national sont insultés dans un certain nombre de journaux qui ont pignon sur rue, personne ne vient s’offenser", s'agace-t-il.
"Valeurs actuelles n’est pas un journal raciste, mais on peut se poser la question pour madame Obono"
"Il y a des indignations sélectives dans le petit monde médiatico-politique", relève Laurent Jacobelli. "C’est une victimisation organisée, parce que madame Obono est du bon côté, du côté de la gauche, voire de l’ultra gauche", lâche-t-il.
"On ne répond pas au racisme par le racisme, mais le racialisme de madame Obono, qui participe à des réunions interdites aux Blancs, doit être dénoncé", estime encore cet élu. "Ce n’est pas une jeune vierge effarouchée, mais une militante décolonialiste, racialiste, et il faut le dénoncer. Voilà le cœur de l’affaire", poursuit-il. Répondant dans une lettre ouverte postée sur Twitter aux accusations de racisme, Valeurs actuels explique avoir voulu contrebalancer la vision de l'histoire défendue par l’élue, incarnation selon le magazine d’un courant "indigéniste". "Valeurs actuelles n’est pas un journal raciste, mais on peut se poser la question pour madame Obono", ajoute Laurent Jacobelli.
Une forme de "censure latente"
À ses yeux, les vives critiques adressée à l'hebdomadaire sont une manière de rendre tabou certains sujets. "Il faut garder la liberté de la presse, et arrêter avec ces censures latentes qui contredisent notre droit à la liberté d’expression, à l’information", déclare Laurent Jacobelli. "Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, mais je pense que le fait qu’ils soient obligés de répondre de leurs actes est un signal fort, parce que ça veut peut-être dire que désormais, ce ne sera plus acceptable, que ces gens-là n'auront plus pignon sur rue, qu’on ne leur ouvrira plus les plateaux pour déverser leur haine", avait pour sa part réagi à notre micro, après la publication de ces dessins, la députée Danièle Obono.