Au micro de Sonia Mabrouk, Clément Beaune, ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé des Transports, s'est expliqué au sujet de l'accueil de 234 migrants, à bord de l'Ocean Viking, à Toulon après des jours d'errements.
Selon le ministre, l'accueil de ces réfugiés était "une question de vie ou de mort". "Il y avait un bateau qui était tout près des côtes françaises. On peut regretter les épisodes précédents. C'était la réalité. Face à cette situation exceptionnelle et très grave, la question, c'était sauver ou laisser mourir."
"Si on avait fait faire quelques jours de mer en plus, là il y aurait eu, je le garantis, des morts. Est-ce que c'est ça qu'il fallait faire ?", ajoute Clément Beaune.
"Peut-on se permettre de faire faire plusieurs jours de mer à les gens qui sont en danger de mort ?"
D'après le ministre, l'accueil de ce bateau s'inscrit dans une politique plus large du gouvernement en matière de réfugiés. "Nous avons toujours dit qu'il faut revenir à des principes que nous avons construits, que nous avons défendu et que nous avons mis en place depuis 2018, c'est-à-dire l'accueil dans le port le plus proche", analyse Clément Beaune.
Il a également répondu à ceux qui prônent un retour des réfugiés dans leur pays d'origine. "Ceux qui disent 'ramenez-les', savent-ils d'où vient le bateau ? D'où ils (les réfugiés NDLR) viennent ? Peut-on se permettre de faire faire plusieurs jours de mer à les gens qui sont en danger de mort ?"
"Ce n'est pas encore satisfaisant"
Le ministre a tout de même défendu le durcissement de la politique d'accueil du gouvernement. "On ne peut pas nous reprocher tout et son contraire. Nous avons aussi des règles, des reconduites qui s'accélèrent. Ce n'est pas encore satisfaisant. Le ministre de l'Intérieur l'a dit, nous allons avoir des mesures supplémentaires. C'est pour cela que nous distinguons entre les personnes qui ont le droit à l'asile et des personnes qui n'ont pas le droit de rester sur notre territoire", explique le ministre.
"Nous avons renforcé les contrôles aux frontières européennes et intérieures encore cette semaine avec l'Italie, nous l'avions fait avec l'Espagne précédemment. C'est pour ça que nous sommes battus au niveau européen pour une politique complète, c'est-à-dire qu'on renforce les contrôles à l'entrée en Grèce, en Italie, en Espagne. Il faut qu'on soit plus ferme, y compris sur les visas avec les pays d'origine, c'est toute cette politique que nous menons", poursuit le ministre.
Néanmoins, ajoute le ministre, "quand des personnes sont en danger immédiat, il faut sauver et après il faut une politique de migration ferme et humaine."