Gérald Darmanin ne décolère pas. Ce jeudi, le ministre de l'Intérieur a dénoncé le comportement "inacceptable" de l'Italie alors que l'Ocean Viking, le navire humanitaire de SOS Méditerranée doit accoster ce vendredi à Toulon avec à son bord 234 migrants. Selon lui, Rome n'a pas respecté le droit européen en matière de répartition des migrants. Les relations franco-italiennes sont désormais plus tendues que jamais alors que Paris estime avoir été mené en bateau.
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"Il y a quelques jours, les Italiens ont fait fuiter dans la presse que Marseille ouvrait son port pour accueillir le bateau. C’était totalement faux", s'agace une source proche du dossier. Qui évoque à demi-mots une "opération de déstabilisation". Pendant 48h, les Transalpins ont "tergiversé", poursuit-on. "Ils nous ont dit 'oui' on les accueille, puis 'non', puis 'oui' puis 'non'". Des allers-retours incessants entre Paris et Rome qui ont perduré jusqu'à ce que le bateau sorte des eaux territoriales italiennes.
Rome ne comprend pas la colère de Darmanin
Pour Paris, les interlocuteurs italiens se sont avérés "peu fiables". De son côté, le ministre italien de l’Intérieur Matteo Piantedosi a jugé "incompréhensible" la réaction de son homologue français. "Ce que nous ne comprenons pas, c'est la raison pour laquelle l'Italie devrait accepter de bon gré ce que les autres ne sont pas disposés à accepter", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Ce bras de fer a une fois de plus souligné les divergences autour de la répartition européenne des migrants. Selon Rome, sur les 90.000 personnes débarqués sur ses côtes cette année, seule 38, soit 0,04%, ont été redistribués en France.