La France et l'Europe peuvent-elles faire pression sur Ankara ? Alors que l'Union européenne (UE) multiplie les appels à la fin de l'offensive menée par la Turquie dans le nord-est de la Syrie, le président turc Recep Tayyip Erdogan a d'ores et déjà prévenu que des mesures comme les embargos sur les ventes d'armes ne le feraient pas reculer. Invité lundi sur Europe 1, l'eurodéputé rallié au Rassemblement national (RN) Thierry Mariani a regretté l'impuissance de la France et de ses partenaires dans ce dossier.
"On est pris en otage par Erdogan depuis des années", dénonce-t-il. "Il y a un rapport de force. Nous, on est en train de discuter sur des résolutions", regrette Thierry Mariani, voyant en Recep Tayyip Erdogan "quelqu'un qui, depuis des années, fait chanter l'Europe". Or, ajoute-t-il, l'Europe "lui verse des milliards", et, au moment du coup d'État manqué de 2016, suivi d'une "répression terrible", l'Europe "a regardé ses chaussures"'. "On est pris en otage par Erdogan depuis des années", dénonce-t-il encore.
"On a laissé tomber nos alliés dans la lutte contre Daech (acronyme arabe du groupe État islamique)", fustige Thierry Mariani, alors que, depuis le début de l'offensive, 128 combattants kurdes et 69 civils ont été tués. "C'est une honte", ajoute-t-il. "Le message envoyé à ceux qui sont prêts à nous aider est dramatique."
"Comme les Américains se retirent du nord-est de la Syrie, et que les Français et les Britanniques n'ont pas les moyens de supporter tout seul les Kurdes, l'histoire était écrite d'avance. Au moment où Donald Trump a annoncé le retrait des troupes, on savait qu'on serait obligé de retirer les nôtres", expliqué l'élu européen.
Régulièrement critiqué pour ses visites à Bachar al-Assad, l'ancien membre de LR assume ses positions et estime que le leader syrien est "incontournable". "Entre un dictateur autoritaire et un régime islamiste qui menace la France, je choisirai toujours ceux qui combattent le régime islamiste", explique Thierry Mariani.