Alors que le nom d'Alexandre Benalla revient sur le devant de la scène, l'intéressé ayant utilisé deux passeports diplomatiques pour voyager notamment en Afrique, la gauche ne décolère pas. "Le pouvoir a cherché à relativiser l'importance de l'affaire Benalla au mois de juillet mais tout indique que cet individu n'était pas un homme comme les autres", a réagi le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, au micro d'Europe 1 vendredi.
La France discréditée ? Pour le député, "cela peut devenir un danger pour la République". Alexandre Benalla "fait un tourisme d'un genre particulier, visite exclusivement les régimes autoritaires. Je me demande dans quelle mesure la parole de la France peut être entamée par celui qui continu à être vu comme l'un des protégés du président de la République".
Benalla est allé au Tchad. De fait, Alexandre Benalla s'est rendu au Tchad début décembre. Il aurait, de ses propres dires, accompagné "une délégation économique étrangère dans le cadre d'investissements qu'ils vont effectuer sur place". Sans préciser davantage l'objet de cette mission d'affaires. De son côté, l'Élysée a indiqué n'avoir eu vent de ce déplacement que "de manière récente" et répété que l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron n'avait alors aucun rôle d'"émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République". Alexandre Benalla, lui, a vivement réagi dans un communiqué, jugeant cette phrase "diffamatoire".
"Profondément inquiétant". C'en est trop pour Olivier Faure. "Voilà quelqu'un qui est censé être sanctionné après ses exactions du mois de mai et qui, au lendemain de ces exactions, obtient deux passeports diplomatiques, un logement de fonction, participe à toutes les grandes actions de la présidence. Il est de notoriété publique qu'il continue de se balader dans l'Afrique entière et malgré cela, l'Élysée ne vérifie pas qu'il a bien rendu ses passeports diplomatiques qui lui donnent une sorte de sésame", peste le premier secrétaire du PS. "C'est profondément inquiétant, soit sur l'amateurisme de cette présidence, soit sur le double langage qu'elle continue d'avoir."