Gérald Darmanin a dressé samedi à Saint-Denis un nouveau bilan de ses opérations antidrogues, baptisées "Place nette XXL", qui produisent selon lui "énormément d'effets" et vont se poursuivre en France malgré les réserves d'acteurs de terrain. "Sur le plan national, les opérations antidrogues continuent à produire énormément d'effets: nous sommes à 1.738 interpellations, 150 kilos de drogues saisis (...), 2,4 millions d'euros et plus de 20.000 gendarmes et policiers mobilisés", a détaillé le ministre de l'Intérieur lors d'un point presse devant la gare de Saint-Denis. "Nous allons continuer ces opérations anti-drogue", a-t-il ajouté.
"3.600 effectifs de police et de gendarmerie mobilisés"
À Paris et en région parisienne, il a insisté sur "les moyens importants" déployés depuis lundi avec notamment "33 opérations anti-drogues montées en cinq jours" ainsi que "3.600 effectifs de police et de gendarmerie mobilisés". Quelque 319 personnes ont également été placées en garde à vue, et 800.000 euros d'argent liquide saisis, selon le ministre, qui a annoncé le déploiement "de trois nouvelles opérations antidrogues" à partir de lundi en France, portant à neuf le nombre total d'opérations.
Le 19 mars, Emmanuel Macron s'était rendu à Marseille pour le lancement de la première opération anti-drogues "Place nette XXL", deux semaines après le cri d'alarme de magistrats de la cité phocéenne demandant un "plan Marshall" pour sauver la deuxième ville de France du narcobanditisme. Il avait promis qu'une dizaine d'autres opérations de ce type auraient lieu à l'échelle nationale dans les semaines suivantes.
Des critiques d'acteurs sur le terrain
Lundi, quatre interventions, dans le Nord, en région parisienne, dans l'agglomération lyonnaise et à Dijon ainsi que dans le centre-est de la France, avaient été lancées, ouvrant la voix à des critiques d'acteurs de terrain. Interrogé par l'AFP, le syndicat de la magistrature (classé à gauche) avait notamment qualifié ces actions "d'opérations pichenettes", exhortant "le gouvernement à sortir de cette escalade inutilement coûteuse".
Ces opérations, qui "mobilisent, de façon ponctuelle, des moyens considérables de policiers sur la voie publique ne peuvent être suffisantes pour endiguer le narcotrafic", avait de son côté jugé l'Association française des magistrats instructeurs.