Le président du Rassemblement national Jordan Bardella s'est dit jeudi contre une sortie du commandement intégré de l'Otan tant que la guerre en Ukraine "est toujours en cours", affirmant au passage qu'il n'était pas totalement hostile aux livraisons de missiles français Scalp à Kiev. Faut-il sortir du commandement intégré de l'Otan ? "Si la guerre est toujours en cours, non", a répondu Jordan Bardella lors d'un entretien à Paris organisé par le média Politico et le think tank Europa Nova.
"On ne change pas les traités en période de guerre"
"On ne change pas les traités en période de guerre", a insisté la tête de liste RN aux élections européennes, alors que son parti plaide depuis longtemps pour sortir du commandement de l'Alliance, comme l'avait fait le général de Gaulle en 1966, avant que Nicolas Sarkozy ne revienne sur cette décision en 2009. En avril 2022, soit deux mois après le début de l'invasion russe en Ukraine, Marine Le Pen, alors qualifiée pour le deuxième tour de la présidentielle, avait ainsi promis de "quitter le commandement intégré de l'Otan", au nom de "l'indépendance" de la France. Mais ce programme "ne tenait pas compte de la guerre", a assuré Jordan Bardella.
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Le président du RN n'a par ailleurs pas fermé la porte aux livraisons de missiles à longue portée français Scalp à l'Ukraine. "Pourquoi pas", a-t-il dit. Il a toutefois mis en garde contre l'envoi de matériel "qui puisse atteindre le territoire russe", au risque d'une "escalade". Interrogé sur les prochaines élections américaines de novembre, qui seront selon lui déterminantes pour l'avenir de l'Otan, Jordan Bardella a admis qu'"entre (Joe) Biden et (Donald) Trump", son "cœur est plutôt à Trump". Tout en convenant qu'un nouveau mandat de Donald Trump n'était "pas nécessairement" une bonne nouvelle pour la France, "quand on voit les menaces de sanctions, de droits de douane sur les exportations viticoles françaises" qu'il fait peser.
Jordan Bardella, qui caracole en tête des intentions de vote en France pour le scrutin de juin, est enfin revenu sur les alliances potentielles que son parti, membre du groupe Identité et Démocratie (nationalistes et extrême droite), pourrait former au Parlement européen. Il a dit miser sur "un éclatement" du groupe d'extrême droite "Conservateurs et réformistes européens" (ECR), dans lequel figure le parti de la Première ministre italienne Georgia Meloni. "Nous pouvons raisonnablement espérer être le 3e groupe du Parlement", a-t-il ajouté.