Emmanuel Macron a dit mardi vouloir donner aux partenaires sociaux "jusqu'à la fin de cette année" pour "bâtir" le "pacte de la vie au travail" qu'il appelle de ses vœux pour tourner la page de la crise des retraites. "L'objectif qu'on doit se donner c'est que l'agenda complet des négociations soit défini dans les prochaines semaines, les prochains mois de manière solide" "et qu'on vous laisse le temps de la négociation, je dirais jusqu'à la fin de cette année pour pouvoir bâtir ce pacte", a dit le président à l'ouverture d'une réunion avec le patronat à l'Elysée.
Le chef de l'État tend la main aux organisations syndicales et patronales
Il a assuré ne pas vouloir "donner le sentiment de brusquer", alors que le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux avait affirmé lundi soir, après l'allocution présidentielle, que le dialogue social prendrait plus de temps que les cent jours que semblait lui impartir Emmanuel Macron.
Le chef de l'Etat avait convié les partenaires sociaux à le rencontrer, mais les syndicats, encore très remontés contre la réforme des retraites, ont boudé la réunion, affirmant vouloir attendre au moins jusqu'à la traditionnelle journée de mobilisation sociale du 1er mai.
"Mon souhait, c'est qu'on puisse enclencher la discussion aujourd'hui", a expliqué Emmanuel Macron, mais "la porte est ouverte évidemment" afin de voir "après le 1er mai" les "organisations syndicales qui le souhaitent rentrer dans la définition" d'un "agenda social". "Si vous être prêts, organisations syndicales et organisations patronales, à aller plus vite, nous, nous sommes totalement à disposition", a insisté le président, réaffirmant son objectif d'une négociation "sans limite, sans tabous".
Emmanuel Macron se donne 100 jours pour lancer ses chantiers
Emmanuel Macron avait annoncé lundi soir se donner 100 jours, jusqu'à un "premier bilan" le 14 juillet, pour lancer ses chantiers de l'après-retraites, dont ce "pacte de la vie au travail". Ces négociations doivent porter sur les dispositions de la réforme des retraites invalidées par le Conseil constitutionnel, notamment sur l'emploi des seniors, mais aussi sur d'autres aspects.
"Comment mieux vivre de son travail, comment mieux vivre au travail, comment mieux préparer les fins de carrières et les reconversions", a énuméré le président. "Toutes les questions de la rémunération, évidemment des branches qui sont sous le niveau du Smic légal", "la question de l'usure professionnelle", "les conditions de travail", la lutte "contre le temps partiel subi qui crée les travailleurs pauvres" ou encore "le compte épargne temps universel", a-t-il poursuivi.