Ce mercredi après-midi à Tourcoing dans les Hauts-de-France, Emmanuel Macron participera à une rencontre avec tous les ministres de l’Intérieur et de la Justice des 27 pays européens afin d'annoncer la réforme du pacte migratoire européen, mais surtout de l’espace Schengen. Car le chef de l'Etat considère que Schengen est "mort". Parmi les mesures voulues par le chef de l’Etat, le fait que la commission européenne facilite le principe de la "non-admission". Elle pourrait notamment régler très largement les problèmes migratoires en Europe et même si cela parait très technique, c’est un outil extrêmement efficace.
Faciliter le principe de la "non-admission"
Aujourd’hui, dès qu’un migrant arrive sur le territoire français, des procédures administratives sont automatiquement déclenchées et il est presque impossible de l’expulser. D’où le problème migratoire de Calais. Ce qu’Emmanuel Macron veut donc changer, c’est que tout migrant intercepté sur notre sol - par exemple, à 10 kilomètres de la frontière allemande - pourra être considéré, c’est le terme, comme "non-admis". C’est-à-dire que la France estime qu’il n’a jamais mis les pieds sur le territoire.
Concrètement, ce migrant sera remis immédiatement aux autorités allemandes. Et par ricochet, l’Allemagne pourra faire la même chose ensuite avec ses voisins. L’idée est de mieux responsabiliser les pays qui tiennent nos frontières extérieures, notamment les pays du sud de l’Europe comme l'Espagne et l'Italie. Mais cette mesure suppose que l’Union européenne autorise plus facilement le rétablissement des contrôles aux frontières au sein même de l’espace Schengen. Alors qu'aujourd'hui, un pays doit se justifier s’il le fait : il peut s'agir d'une menace terroriste ou migratoire imminente, ou encore d'une crise sanitaire.
Des mesures qui parlent à la droite
Toujours est-il qu'un président participant à une réunion européenne aussi technique relève du jamais vu, surtout pour annoncer des mesures assez fermes qui parlent à la droite. L'enjeu est donc très politique pour le chef de l'Etat. Ses propositions ont un côté un peu "magique" mais elles sont difficiles à mettre en place. Elles pourront donc surtout lui servir en politique intérieure.
Car parmi les autres mesures que le chef de l'Etat va annoncer, celle réclamée par droite depuis cinq ans, à savoir le renforcement des effectifs de l’agence Frontex – on parle de 6.500 agents d’ici la fin de l’année et de 10.000 en 2027 – pour mieux contrôler nos frontières. Ensuite, pour mieux surveiller qui entre et qui sort de l’Europe, le président va proposer la mise en place d’un fichier biométrique commun à tous les pays - porté il y a quelques années par Bernard Cazeneuve - là encore une demande de la droite.
Enfin, selon nos informations, Emmanuel Macron prévoit déjà de reparler d’immigration, mais cette fois, lorsqu’il sera candidat.