La maire de Paris Anne Hidalgo a décidé de créer une police municipale en 2020 munie de matraques de "Tonfa", une arme "non létale" mais considérée comme dangereuse, pour "lutter contre les infractions du quotidien", a-t-on appris vendredi auprès de la mairie.
Des bombes lacrymogènes aussi. Les 3.400 policiers municipaux seront également munis de gaz lacrymogène et de gilets tactiques pour, entre autres, assurer la "verbalisation sur la voie publique" ou "les nuisances sonores", a précisé la mairie. Un temps évoqué, le "Taser" ne fera finalement pas partie de l'équipement de ces agents. "Je fais le même choix que les maires de Bordeaux ou de Londres qui n'ont pas de police municipale armée. Les agents auront des matraques et des bombes lacrymogènes, qui permettent de garantir un certain nombre d'interventions pour lesquelles cette police est mobilisée. Mais pas d'arme à feu", a affirmé Anne Hidalgo dans un entretien au Parisien.
Cambriolages, agressions et hausses des trafics de drogues. Hausse des cambriolages, agressions, vols, présence de toxicomanes dans certains quartiers ou trafic de drogues: face aux nombreux problèmes, la maire de Paris avait demandé en juillet un audit sur la sécurité dans la capitale, jusqu'alors assurée par les policiers de la Préfecture de police et les militaires de l'opération Sentinelle. La mesure, présentée aux chefs de file des groupes élus vendredi, sera abordée lors du prochain conseil de Paris qui démarre le 4 février.
Anne Hidalgo indispose la gauche de sa majorité
L'aile gauche de la majorité municipale parisienne a dénoncé vendredi la décision de la maire PS Anne Hidalgo de créer une police municipale à Paris, prise alors qu'elle ne figurait pas dans le "contrat de mandature". "La maire a pris sa décision seule hors du cadre de la majorité. Elle s'est mise hors du cadre de la majorité (...)", a réagi Nicolas Bonnet Oulaldj, chef de file des élus PCF et Front de gauche au Conseil de Paris. Les élus de ce groupe et ceux de Générations et du groupe écologiste, qui ont rappelé que Anne Hidalgo s'était prononcée dans le passé contre une police municipale, ont quitté, en signe de protestation, une réunion organisée par le premier adjoint et l'adjointe chargée de la sécurité. Ils ont également décliné ensuite une rencontre avec Anne Hidalgo.