Le remaniement, ce n'est pas pour maintenant. Attendu mardi, puis mercredi, le jeu de chaises musicales au sein de l'exécutif n'interviendra finalement pas avant le retour d'Emmanuel Macron d'Arménie vendredi, selon les informations confiées à Europe 1 par l'entourage du nouveau président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, et confirmées un peu plus tard par l'Elysée.
Le chef de l'Etat "souhaite prendre tout le temps nécessaire, dans le calme, le professionnalisme et le respect des personnes, à la composition d'une équipe cohérente et de qualité au service des Français", a précisé la présidence dans un communiqué.
Pas avant samedi. Mercredi matin, peu après 8 heures, l'Elysée assurait que le conseil des ministres, prévu le même jour à 10 heures, se tiendrait "avec le gouvernement actuel". Le président de la République doit s'envoler ensuite pour assister au sommet de la Francophonie en Arménie, un voyage prévu pour durer jusqu'à vendredi soir. Le nouveau gouvernement, dans lequel le Premier ministre Edouard Philippe officie également à l'Intérieur depuis le départ de Gérard Collomb, ne sera donc pas annoncé avant au moins samedi.
Initialement attendu mardi, le remaniement était espéré pour ce mercredi, comme le laissaient entendre certaines sources gouvernementales et parlementaires. Outre le remplacement de Gérard Collomb, qui a quitté la place Beauvau il y a huit jours, le nouveau gouvernement attendu pourrait inclure d'autres changements. Les noms de Françoise Nyssen (Culture), Jacques Mézard (Cohésion des territoires) ou encore Stéphane Travert (Agriculture), figurent parmi les possibles sortants.
Un profil difficile à trouver pour Beauvau. De sources concordantes, le choix du prochain ministre de l'Intérieur s'avère plus compliqué que prévu, faute de candidats disposant du profil recherché par Matignon et l'Elysée... et prêts à accepter le poste. Selon RTL, Edouard Philippe et Emmanuel Macron auraient ainsi "essuyé au moins cinq refus" d'entrer au gouvernement. En attendant, Edouard Philippe, qui assure l'intérim place Beauvau, a participé mardi soir à une patrouille dans Paris avec la Brigade anti-criminalité (BAC), s'attachant à démontrer, comme l'a dit Matignon, que "les rênes du ministère sont tenues et la vigilance ne baisse pas."
"Jusqu'à quand cette mascarade va continuer ?" Cette attente crispe en tout cas les députés, comme a pu le constater notre reporter. Le Républicain Christian Jacob parle volontiers d'une "Bérézina annoncée" et s'interroge : "Jusqu'à quand cette mascarade va continuer ?" Un parlementaire de la majorité le reconnaît d'ailleurs, "quand le président doute, c'est le grand bazar".