L'Assemblée nationale a adopté vendredi en première lecture le nouveau projet de loi anti-Covid qui prévoit l'extension controversée du pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour les soignants au bout d'une nuit blanche marquée par d'âpres débats.
Extension du #PasseSanitaire, obligation vaccinale des soignants, isolement de toutes les personnes diagnostiquées positives au #COVID19... L'Assemblée adopte en première lecture le projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire. #DirectANpic.twitter.com/agfFo0hLZE
— LCP (@LCP) July 23, 2021
Les députés ont voté en première lecture ce 9e texte anti-Covid depuis mars 2020 par 117 voix pour et 86 contre. Celui-ci est désormais entre les mains des sénateurs qui doivent l'examiner à partir de vendredi pour une adoption définitive que l'exécutif souhaite acter d'ici la fin du weekend face à la remontée en flèche de l'épidémie en raison de la propagation du variant Delta.
Près de 1.200 amendements déposés
Vivement contesté par une frange de l'opinion, le projet de loi traduit les annonces du 12 juillet d'Emmanuel Macron. Si l'obligation vaccinale étendue aux soignants, sapeurs-pompiers ou encore professionnels auprès des personnes âgées fait à peu près consensus, ce n'est pas le cas de l'extension du pass sanitaire (parcours vaccinal complet ou test récent), prévue pour début août dans les cafés-restaurants, objet de vives critiques de la gauche à l'extrême droite.
Avec près de 1.200 amendements déposés sur le projet de loi, les débats ont été tout sauf apaisés dans l'hémicycle où gauche et droite ont dénoncé une discussion entamée depuis mercredi après-midi, à marche forcée.
"Une course contre la montre"
Les yeux rivés sur les courbes de contamination en hausse, l'exécutif n'a cessé d'exhorter les députés à valider son projet de loi face à la "gravité de la situation" selon le ministre de la Santé, Olivier Véran. Près de 22.000 cas ont été recensés en 24 heures, selon les chiffres de Santé publique France publiés jeudi soir, au plus haut depuis le 5 mai.
"Nous sommes dans une course contre la montre (...) Face à cette situation, l'adaptation de notre dispositif est indispensable", a déclaré le patron des députés LREM Christophe Castaner.
Le projet de loi prévoit en outre l'isolement obligatoire pour les malades. Le gouvernement a fait voter des amendements pour éviter les pertes de revenus pour les travailleurs isolés en raison de leur contamination.
En toute fin des discussions vers 5h du matin, le gouvernement est revenu sur deux amendements votés au cours de l'examen du texte avec un nouveau vote qui a notamment remis l'obligation du pass sanitaire pour les patients non urgents ou les visiteurs dans les établissements de santé et maisons de retraite.