Les débats devant l'Assemblée nationale sur le projet de loi créant le pass vaccinal, interrompus lundi soir de façon inopinée, doivent se poursuivre ce mardi soir, ont indiqué des sources parlementaires. Les discussions sur ce texte ont été suspendues à minuit, après qu'une majorité d'entre eux ont refusé - par un vote à main levée - la poursuite de la séance. Les oppositions, qui se sont mobilisées pour faire capoter cet examen, s'en sont félicitées.
La conférence des présidents de l'Assemblée, qui réunit les patrons des groupes politiques et le ministre des Relations avec le Parlement, doit décider à la mi-journée d'inscrire à nouveau le projet de loi à l'ordre du jour en fin de journée, après les questions au gouvernement et un vote sur le texte 3DS sur la décentralisation. Puis les échanges reprendront vers 22h30-23h00, après un débat prévu par LR sur les violences conjugales. Cela laisse augurer une longue nuit, plus de 500 amendements restant au menu. L'examen pourrait se poursuivre mercredi après-midi si nécessaire.
"Tout faire pour tenir au plus près le calendrier prévu"
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué ce mardi que l'exécutif allait "tout faire pour tenir au plus près le calendrier qui était prévu", soit une entrée en vigueur du pass vaccinal au 15 janvier. "J'ai compris que la nuit avait été un peu agitée", a déclaré le Premier ministre Jean Castex dans la matinée, devant les députés LREM réunis. "Ce n'est pas à la hauteur de la situation", a-t-il dénoncé, selon des propos rapportés. Selon lui, "il y a une réponse : que nous soyons plus unis et plus déterminés que jamais. C'est ce que doit porter notre majorité".
Les députés LREM ont été mis en minorité à minuit, a souligné le président du groupe LR Damien Abad, raillant des "amateurs un jour, amateurs toujours". Mais Christophe Castaner, chef de file du groupe majoritaire, a défendu ses troupes : "il m'arrive d'avoir des coups de gueule à pousser. Là objectivement non. Nous étions là, présents", leur a-t-il déclaré en réunion de groupe.
"Nous avons vu un coup de la part des LR avec les autres oppositions, avec une alliance de circonstances assez évidente", a-t-il pointé, selon un participant. "Le groupe (LR) a lâché Valérie Pécresse", favorable au pass vaccinal, estime Christophe Castaner.