François de Rugy a évoqué une "erreur regrettée et payée au prix le plus élevé et le plus cruel" lors de la passation de pouvoir avec Élisabeth Borne à la tête du ministère de la Transition écologique mercredi.
Selon l'ex-ministre, qui a démissionné à l'issue d'une semaine de révélations sur son train de vie, cela "ne peut venir effacer les actes posés, les avancées réalisées, les moyens dégagés pour mener concrètement une politique de progrès écologique".
La démission, "un double soulagement" pour François de Rugy
Démissionner est selon François de Rugy "un double soulagement". "Politique d'abord, parce que je sais votre compétence, votre engagement, votre sens de l'État, votre détermination à conduire les transformations écologiques contre toutes les inerties", a-t-il déclaré à Élisabeth Borne, qui préserve par ailleurs le portefeuille des Transports qu'elle détient depuis 2017.
"Mon soulagement est aussi plus personnel. (...) Si l'engagement politique apporte des satisfactions, il charrie aussi des difficultés, des douleurs même parfois, pour celui ou celle qui s'engage évidemment" et pour "l'entourage familial, ma femme et mes enfants, malmenés", a continué le député de Loire-Atlantique.
Très ému, François de Rugy évoque sa femme et ses enfants, "malmenés" pic.twitter.com/uJmCKRN71r
— BFMTV (@BFMTV) 17 juillet 2019
En annonçant sa démission mardi, il avait déclaré avoir déposé "une plainte pénale en diffamation" contre le site d'investigation Mediapart, à l'origine des révélations sur, notamment, des dîners fastueux lorsqu'il était président de l'Assemblée nationale.
Élisabeth Borne salue un "choix courageux et difficile"
S'exprimant à sa suite dans la cour de l'hôtel de Roquelaure, siège du ministère, Élisabeth Borne a parlé d'un "choix courageux et difficile à titre personnel", pris dans des "circonstances exceptionnelles" et "au service de notre action collective". La ministre a réaffirmé que "la transition écologique et solidaire est la première des priorités" du "nouvel acte dans lequel le gouvernement est engagé".
"Un acte fait d'écoute du terrain, de confiance dans les territoires et les partenaires sociaux, et de détermination à changer concrètement le quotidien de chacun", a dit Élisabeth Borne, qui devait défendre la loi énergie et climat devant le Sénat dès mercredi après-midi