La commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla sera vigilante à toute éventuelle "contradiction" entre les dernières informations de presse de l'ex-conseiller d'Emmanuel Macron, notamment sur ses passeports diplomatiques, et les auditions sous serment de septembre, a affirmé jeudi une source proche de la commission.
"La commission examinera tous les éléments parus dans les médias ces jours-ci et relèvera toute contradiction entre ces informations et les éléments recueillis sous serment pendant ces auditions", a déclaré cette source. Sollicité par l'AFP, le président de la commission d'enquête et sénateur LR de la Manche, Philippe Bas, n'a pas souhaité faire de commentaire.
Des voyages sur le continent africain et en Israël. Selon Mediapart, Alexandre Benalla, congédié cet été par l'Élysée, a continué à utiliser ces dernières semaines un passeport diplomatique dont il bénéficiait lorsqu'il travaillait au cabinet d'Emmanuel Macron. Ce passeport a été "utilisé ces dernières semaines pour entrer dans différents pays africains ainsi qu'en Israël", selon le média en ligne qui cite "des sources sécuritaires". Or, lors de son audition sous serment devant la commission d'enquête du Sénat le 19 septembre, Alexandre Benalla avait affirmé avoir laissé ce document dans son bureau de l'Élysée.
Le Quai d'Orsay examine les suites à donner. Interrogé à l'époque par la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio sur le fait de savoir s'il avait restitué ses deux passeports, l'ex-conseiller de 27 ans avait répondu : "Ils sont au bureau que j'occupais à l'Élysée, donc je pense que l'Élysée a dû s'en occuper", selon la vidéo de l'audition rediffusée par Public Sénat.
Le Quai d'Orsay a réclamé fin juillet la restitution des deux passeports diplomatiques attribués à Alexandre Benalla dans le cadre de ses fonctions à l'Élysée, a déclaré le ministère des Affaires étrangères, laissant entendre que ces documents n'ont pas été remis à ce jour. "À la vue des informations de presse tendant à indiquer que Alexandre Benalla aurait continué à utiliser ces documents", le Quai d'Orsay "examine les suites à donner, y compris judiciaires", selon le ministère.