Le député-maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, a de nouveau été mis en examen début octobre pour des soupçons de dissimulation de son patrimoine au fisc, via des sociétés à l'étranger, ont indiqué des sources proches du dossier. Le 5 octobre, les juges d'instruction qui enquêtent sur son patrimoine l'ont mis en examen notamment pour blanchiment de corruption et de fraude fiscale aggravée "par le caractère habituel", a affirmé l'une des sources.
Des faits qui remontent à 2013. Lors de son audition, Patrick Balkany a été interrogé sur la création, fin 2013 alors qu'une enquête le visait déjà, d'une nouvelle société immatriculée aux Seychelles, abritant le fruit de la vente en 2002 d'une maison - la villa Serena - à Saint-Martin, aux Antilles, soit environ 2 millions d'euros. "Mon client ne connaît pas cette structure", a répondu l'avocat de Patrick Balkany, Me Grégoire Lafarge. Aux yeux de l'avocat, "il n'y a rien de nouveau sur les choses qu'on reproche à mon client, mais on lui impute une circonstance aggravante, pour alourdir les charges".
Des propriétés saisies. Dans cette enquête, les juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon ont déjà fait saisir une villa à Marrakech, le produit de la vente d'une autre maison à Saint-Martin - la villa Pamplemousse - et une propriété à Giverny, des biens dont ils soupçonnent qu'ils ont été dissimulés à l'administration fiscale pendant des années.
Quatre mises en examen en 3 ans.Depuis l'ouverture de l'information judiciaire fin 2013, Patrick Balkany a été mis en examen successivement pour corruption passive, blanchiment de fraude fiscale et fraude fiscale, tandis qu'Isabelle Balkany a été mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale.
Prise illégale d'intérêts. Le 5 octobre, l'élu LR des Hauts-de-Seine a aussi été mis en examen pour prise illégale d'intérêts, a précisé une source proche du dossier. Les juges visent les avantages qu'aurait accordés au parlementaire un homme d'affaires saoudien, Mohamed bin Issa al-Jaber, notamment le financement d'une partie de la villa de Marrakech, alors qu'il était en négociation avec la ville pour la construction des "Tours de Levallois", un projet de gratte-ciel estimé au total à un milliard d'euros. Pour ces faits, qu'ils contestent, Patrick Balkany et Mohamed bin Issa al-Jaber sont déjà mis en examen pour corruption. L'opération immobilière avait finalement capoté.