Les autorités des îles Anglo-Normandes de Guernesey ont mordu à l'hameçon. Elles viennent d'accorder 43 licences aux pêcheurs normands qui pourront ainsi continuer de pêcher dans la Manche après le 1er février 2022. La France réclamait plus de 150 autorisations. Annick Girardin ministre française de la Mer salue cette décision mais insiste que le combat continue. 111 dossiers à examiner restent encore sans réponse.
Joint jeudi matin par Europe 1, Marc de La Haye, président du Comité des pêches de Normandie souligne que les licences ne règlent pas la totalité du conflit. Les autorités de Guernesey doivent aussi préciser quelques règles. Il ajoute qu'il ne suffit pas d'avoir un accès mais qu'il faut aussi préciser "à combien de jours a-t-on le droit, quelle quantité possible, quel type d'engin, quelle espèce pêcher et quelle saisonnalité. Il faut que nous travaillions, mais Guernesey a mis un certain nombre de mesures restrictives de pêche en parallèle des licences, comme par exemple l'interdiction d'avoir en cage du thon rouge alors qu'on voit de plus en plus dans la Manche des spécimens spectaculairement reconstitués . Il y a encore du travail à faire", précise Marc de La Haye.
La commission européenne avait demandé aux autorité anglaises de résoudre le contentieux sur les licences de pêche avant le 10 décembre. L'accord post- Brexit prévoyait que les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de prouver qu'ils y pêchaient avant le Brexit. Le contentieux entre la France et l'Angleterre porte sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.