Le dirigeant de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, visé par deux enquêtes préliminaires, est entendu jeudi depuis 11 heures dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre. Ces deux enquêtes préliminaires portent sur des emplois présumés fictifs d'assistants au Parlement européen et sur ses comptes de campagne de la présidentielle 2017. Elles ont donné lieu à des perquisitions mouvementées mardi au siège parisien de LFI et au domicile de Jean-Luc Mélenchon, qui a filmé et diffusé la scène en direct sur les réseaux sociaux.
"Nous ne faisons pas d'obstruction." Le leader la France insoumise est arrivé avec une demi-heure d'avance sur l'horaire de son audition, accompagné de son avocat. "Nous ne faisons pas d'obstruction, nous demandons à être traités décemment et aussi normalement que possible", a-t-il déclaré à son arrivée. "Nous sommes dans une opération de police politique et une escalade judiciaire qui va évidemment échouer. Je me présente tout à fait tranquille, car le ridicule va être du côté de ceux qui ont déployé tous ces moyens pour rien. Je suis un homme bavard donc je vais raconter dans le détail tout ce qui intéresse la police et la justice", a-t-il ironisé.
Quatre plaintes déposées par LFI. Mardi, les logements d'anciens assistants d'eurodéputés et le siège du Parti de gauche ont aussi été perquisitionnés. Une enquête pour "menaces" et "violences" sur des policiers et des magistrats a été ouverte mercredi par le parquet de Paris suite à la perquisition mouvementée chez LFI. Quatre membres de la France insoumise compte porter plainte, jeudi, pour "violences policières". "Oui il y a eu violence, quatre plaintes sont déposées par mes amis car il y a eu une bousculade dans laquelle ils ont été précipités à terre", a assuré Jean-Luc Mélenchon.
Des perquisitions houleuses. Le Premier ministre Edouard Philippe s'est dit "choqué" par "la très grande violence" manifestée selon lui contre les policiers. Jean-Luc Mélenchon, qui la veille avait fustigé une "énorme opération de police politique", a dénoncé une "volonté d'intimidation" et a annoncé que son parti allait porter plainte pour violences policières.
En annonçant l'ouverture de son enquête, le parquet de Paris a toutefois demandé à être dessaisi de la procédure au profit d'un parquet voisin et "dans un souci d'impartialité", des magistrats du parquet de Paris ayant été pris à partie lors des perquisitions.