Philippot : le FN "fait un retour en arrière absolument terrifiant" sur sa ligne

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avec AFP , modifié à
Le vice-président du FN a indiqué mercredi que son parti opérait un "retour en arrière" qui "affolait des milliers de personnes", sur CNews. 

Florian Philippot a affirmé mercredi soir sur CNews que le Front national, dont il est un vice-président contesté, faisait un "retour en arrière absolument terrifiant" sur sa ligne dans le débat de "refondation" dans lequel il est engagé depuis la présidentielle.

"Si on veut m'empêcher de travailler à la refondation du FN, il faudra le faire". Florian Philippot se voit reprocher depuis mi-mai le lancement d'une association "Les Patriotes". Marine Le Pen a exigé de lui qu'il démissionne rapidement de la tête de cette association, ce que l'intéressé a, de nouveau, refusé jeudi soir. "Je n'ai pas l'intention de quitter 'Les Patriotes' ni de renoncer à mes convictions, à mes idéaux, et si on veut me démettre et m'empêcher de travailler à la refondation du FN, il faudra le faire. Je le regretterai amèrement", a lancé Florian Philippot, avant l'annonce que Marine Le Pen le maintenait vice-président mais lui retirait sa délégation.

Une marche arrière qui "affole des milliers de personnes". Pour lui, "c'est évidemment un faux procès, un prétexte. Personne n'y comprend rien à cette histoire d'association". "C'est un prétexte, le FN est en train de changer complètement de ligne, de faire un retour en arrière absolument terrifiant, qui affole des milliers de personnes, des cadres, des élus, et moi", a affirmé l'eurodéputé. Pour lui, "ce n'est pas Marine Le Pen tout ça, mais elle laisse faire" la dérive qu'il dénonce, même si elle n'a pas "changé de convictions".

Des contradicteurs en interne. Florian Philippot a assuré "travailler à la refondation" du parti, accusant certains de ses contradicteurs en interne, comme les députés Gilbert Collard, Louis Aliot ou Sébastien Chenu, d'avoir été absents lors de plusieurs sessions de travail. L'élu régional a dit avoir "vu des choses qu'au début j'ai peut-être pas voulu voir, ces derniers mois", citant l'éviction de Sophie Montel, une de ses proches, de la tête du groupe FN en région Bourgogne-Franche-Comté, ou d'autres proches, ou s'étonnant qu'il n'y ait pas eu "de remise en ordre" lorsque Gilbert Collard a qualifié la "dédiabolisation" de "piège à cons". "Si le FN fait un drame" et "n'est pas capable d'accepter" sa présidence de l'association "Les Patriotes", "c'est que le parti est mort", a tancé l'eurodéputé.

Le visage "épouvantable" du FN. "Le visage que renvoie (le FN) en ce moment est épouvantable", a encore accusé celui qui a longtemps été considéré comme le bras droit de Marine Le Pen et le numéro deux du parti d'extrême droite. "Je n'ai pas le goût de la scission (...). Je défendrai mes convictions, j'espère que ça pourra se faire au 'Front', qu'on trouvera la quiétude. J'y crois jusqu'au bout" a toutefois dit Florian Philippot, qui s'est dit "très apprécié" au sein du FN.

Quatorze élus FN contestent Philippot en région Grand Est

Quatorze élus régionaux FN en Grand Est ont écrit une lettre à la direction du Front national pour dénoncer des "dysfonctionnements" dans la gestion de Florian Philippot, président du groupe FN régional. Nicolas Bay, secrétaire général du FN destinataire de la lettre et l'un des principaux opposants internes à Florian Philippot, a confirmé la réception de cette lettre. Les élus pointent un "problème majeur de communication", estimant que la dénomination du groupe "Les Patriotes FN" entretient "une ambiguïté" avec l'association "Les Patriotes" créée par Florian Philippot mi-mai et qui lui vaut les foudres de la direction FN. Ils assurent également que certains élus sont "privés de parole" car "sur une ligne différente de celle du président Philippot", tandis que certains seraient "épiés" sur les réseaux sociaux.